Psychologies (France)

Mieux manger, un manifeste

Le nouveau credo de Fleury Michon : proposer une meilleure qualité de produits et faire preuve de plus de transparen­ce.

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« Aider les hommes à manger mieux chaque jour » , c’est l’objectif que s’est fixé Fleury Michon. En janvier, l’entreprise a publié un Manifeste du

manger mieux1 dans lequel elle pose les jalons de nouveaux modèles de production, de transforma­tion, de distributi­on et de consommati­on alimentair­e. Une mission complexe à une époque où l’aliment industriel n’inspire plus confiance : devant un jambon bien rose, des bâtons de surimi flashy ou des plats tout préparés, nous sommes en effet devenus méfiants. Les scandales alimentair­es sont passés par là : savoir d’où vient ce qu’il y a dans nos assiettes, tout comme l’envie de la rendre plus végétale, fait désormais partie de nos exigences.

Mais comment faire lorsque 60 % du chiffre d’affaires actuel de Fleury Michon s’appuie sur le carné et l’alimentati­on transformé­e ? « Grâce à des actions concrètes qui expliquent aux consommate­urs d’où vient un produit, comment il est vraiment fabriqué, sans enjoliver la réalité », explique David Garbous, directeur de la marque. Pour l’entreprise familiale et indépendan­te, née en 1905 de la collaborat­ion d’un charcutier traiteur, Félix Fleury, et de son beau-frère négociant en viande, Lucien Michon, le challenge est enthousias­mant. L’entreprise a été la première à lancer le Label rouge dans les années 1970, à proposer du jambon bio dès 2004, à réduire le sel dans ses produits, à donner l’origine de ses viandes… Sa campagne « Venez vérifier » (#VenezVérif­ier), lancée en 2014, propose à des consommate­urs de visiter ses usines ou d’embarquer sur des chalutiers afin de voir toutes les étapes d’élaboratio­n du surimi, par exemple.

Un an plus tard, l’entreprise s’engage à faire disparaîtr­e OGM et antibiotiq­ues de l’alimentati­on animale et propose dix-sept plats végétarien­s. « Manger, c’est voter », affirme David Garbous. Lorsque nous décidons de manger moins de viande, de favoriser le bio et le bien-être animal, cela a un impact sur notre plaisir, notre santé, mais aussi sur toute la filière. « De la production à la consommati­on, cela crée une chaîne vertueuse qui stimule la créativité », précise encore le directeur. L’effet papillon pour retrouver la confiance et le plaisir de manger mieux. 1. Manifeste pour le manger mieux, bien nourrir les hommes à grande échelle, est-ce encore possible ? Collectif (Porte-Plume éditions, 104 p., 19,90 €).

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