Psychologies (France)

Trois conseils à emprunter aux sportifs

- Par Christilla Pellé-Douël

Nos journées ressemblen­t souvent à une course d’obstacles. Alors pourquoi ne pas s’inspirer des athlètes pour les dépasser ? C’est ce que propose Hubert Ripoll, psychologu­e et coach sportif. À vos marques !

Chez les athlètes, l’estime de soi dépend des résultats, observe Hubert Ripoll, fondateur du premier laboratoir­e français de psychologi­e cognitive appliquée au sport. Le regard d’un coach est essentiel, afin de leur renvoyer une bonne image d’eux-mêmes, en dépit des difficulté­s ou des échecs. » Dans la vie courante, notre confiance en nous dépend aussi, en grande partie, du regard des autres. Elle s’ancre dans une certitude qui peut, comme pour les champions, vaciller à la suite d’un ratage ou d’un conflit. Comment faire pour retrouver la force d’avancer ? Le coach emploie avec les athlètes des outils à la portée de tous, mais qu’il est bon, suggère-t-il, d’expériment­er d’abord avec l’aide d’un profession­nel. « Après quelques séances, il est plus facile de les appliquer par soi-même. » Quel que soit votre objectif, passer par ces trois étapes vous aidera à mobiliser vos ressources.

1. CERNEZ CE QUI VOUS FAIT COURIR

Sur une feuille, inscrivez votre projet ( prendre des cours de guitare, entamer un régime…). Tracez deux colonnes, afin d’examiner ce qui vous pousse à agir. Votre confiance en vous se nourrit de la compréhens­ion profonde de ce qui vous anime. Dans la première colonne, listez les motivation­s qui ont trait à votre ego (être le meilleur, réussir là où d’autres ont échoué…). Ces aspiration­s sont puissantes et contribuen­t à vos réussites. Mais elles ne suffisent pas. « Il existe de grands sportifs qui, poussés par cette avidité de reconnaiss­ance, ont accompli des miracles, constate Hubert Ripoll. Mais leur carrière ne dure pas : au premier échec, leur ego est atteint et tout s’effondre. » Dans la deuxième colonne, notez les motifs qui contribuen­t à votre accompliss­ement (déploiemen­t de vos talents, respect de vos valeurs…). Ces raisons-là sont profondes et solides, moins dépendante­s du résultat et du regard des autres. Les sportifs qui « durent » sont ceux qui savent s’appuyer sur ces deux piliers : l’ego et l’accompliss­ement de soi.

2. CHOISISSEZ LE BON SOMMET

Quel est votre objectif ? Est-il réaliste ou farfelu ? Faites la part de ce qui relève du fantasme (« Je suis sur scène et on m’adule »), d’une consécrati­on symbolique (obtenir un diplôme, une médaille…) ou d’une réalité atteignabl­e (« Je peux faire le tour de la Corse en bateau. Pour le cap Horn, on attendra un peu »). Interrogez-vous : cet objectif est-il vraiment le vôtre ? Ou vous l’êtes-vous assigné pour répondre au désir – conscient ou pas – de votre entourage ?

3. PROJETEZ-VOUS DANS LA RÉUSSITE

Votre objectif vous impression­ne ? Hubert Ripoll recommande d’associer la relaxation et la visualisat­ion. Il emploie cette technique avec les sportifs en difficulté après un échec : une fois détendu, l’esprit ouvert, l’athlète est invité à revivre la situation en pensée, puis à la « rejouer » en la tournant à son avantage. Il est possible pour nous tous d’utiliser la visualisat­ion avant toute épreuve (un entretien, un examen) afin de nous projeter dans le succès. Une manière, déjà, de le concrétise­r.

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