Le revers de la compassion
Louée, à juste titre, par tous les promoteurs de la psychologie positive, la compassion nous rend indéniablement meilleurs. Elle fait de nous des êtres plus sensibles, plus solidaires, plus généreux. Elle fait fondre la glace de l’égocentrisme, le gel de l’individualisme. En deux mots, elle réchauffe les coeurs et les esprits. Mais pas seulement. Elle nous rendrait également un peu moins honnêtes, voire parfois franchement malhonnêtes. C’est l’étonnante conclusion d’une étude menée auprès de mille participants par Matthew J. Lupoli, de l’université de San Diego (Californie). En effet, les personnalités compatissantes mentiraient plus facilement que les autres, non seulement pour épargner ou soulager la peine d’autrui, mais aussi pour obtenir des avantages personnels. Choquant mais logique, en y réfléchissant. Mentant plus souvent pour la bonne cause, les compatissants diabolisent moins que les autres le mensonge et y ont donc recours plus facilement, même lorsque ce mensonge peut porter préjudice aux autres. Source : Journal of Experimental Psychology, mai 2017.