UN MOIS PLUS TARD
Léa : « J’ai été soulagée d’entendre qu’aucun de nous n’avait un grave problème psychologique, et qu’il s’agissait plutôt d’un schéma familial qui s’était mis en place. J’ai essayé d’inciter mes parents à faire cette thérapie familiale recommandée, tout en me doutant qu’ils seraient contre, la culture psy n’étant pas très en vogue dans notre famille. De mon côté, j’ai pris conscience de mon âge et de la nécessité de mener ma barque par-delà les soucis familiaux. » Robert Neuburger : « Dans certaines familles apparaissent ce que nous appelons des patients désignés. Ils suscitent l’inquiétude du groupe et participent ainsi au rassemblement de ses membres autour de lui. Parfois émerge un autre élément : le régulateur. À savoir un “aidant désigné”. Un jeu répétitif peut alors s’installer : le patient inquiète les parents, les parents sollicitent l’aidant, celui-ci vole au secours du patient, qui ne peut que répéter son comportement inquiétant… Jusqu’au moment où l’un ou l’autre se réveille et sollicite de l’aide. C’est souvent l’aidant qui souhaite se dépouiller de ce rôle qui l’envahit. Léa a choisi de vivre sa vie, mais elle risque d’être rattrapée par des sentiments de culpabilité. On ne peut que lui conseiller de se fortifier au travers d’un travail thérapeutique personnel, puisque sa famille semble peu tentée par une thérapie familiale, qui serait pourtant nécessaire. »