Il faut éviter de grignoter entre les repas
Ça fait grossir et ça culpabilise, pense-t-on. Une diététicienne (gourmande) nous explique pourquoi picorer n’est pas pécher.
“Cela fait partie des mythes alimentaires bien ancrés que j’entends dans mon cabinet » , explique Florence de Le Rue1, psychonutritionniste et diététicienne. En matinée ou en fin de journée, il est pourtant fréquent d’avoir un coup de pompe et envie de manger quelque chose. « Le corps est en hypoglycémie et réclame du sucre, c’est normal », précise la thérapeute. Pour calmer cette faim physiologique et se « remplir » l’estomac, café-thé-grand verre d’eau nous évitent le grignotage. Mais ce leurre ne trompe pas le cerveau, qui réclame un vrai carburant : le corps « arrive » affamé au repas suivant et se met en mode stockage. « Vous allez manger plus vite et en plus grande quantité », insiste la spécialiste. Et c’est encore pire l’après-midi, surtout si le déjeuner s’est résumé à une salade. En fin de journée, à la faim physiologique s’ajoute la faim émotionnelle, liée à la fatigue et aux émotions cumulées dans la journée. En préparant le dîner, on grignote parfois l’équivalent d’un repas. « Ne pas écouter les signaux de faim est contre- productif », remarque Florence de Le Rue. Comme se forcer à avaler un petit déjeuner alors qu’on n’a pas faim. Or, se remplir pour tenir induit un comportement compulsif plus tard ! La solution ? Fractionner ses repas. « Cela permet de mieux s’écouter pour se connecter aux signaux de faim du corps », ajoute-t-elle. Ensuite, il suffit de s’organiser pour emporter au bureau une collation qui nous fait plaisir mais qui reste saine : associer fruits frais ( y compris la banane !) ou compote à un laitage ou quelques amandes. Marie-Laurence Grézaud 1. Auteure, avec l’illustratrice Emma Tissier, de L’Anti-Mythe alimentaire (Albin Michel). Toutes deux animent également le blog mercigigi.com.