Psychologies (France)

Le poids de votre famille

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Faire plaisir, vous sacrifier, rendre des comptes, porter haut le flambeau familial, respecter les codes du clan, renoncer au « je » pour privilégie­r le sacro-saint « nous », être en conflit… Voilà quelquesun­es des manifestat­ions d’une relation de dépendance à sa famille. Qu’elle soit vécue sur le mode de la soumission ou de l’opposition. Une chose est certaine, vous n’avez pas encore coupé le cordon. Vous nourrissez toujours, consciemme­nt ou pas, des attentes à l’égard de vos parents ou de votre fratrie. L’enfant en vous a gardé sa tristesse et sa colère, son besoin d’être mieux aimé ou sa peur de voler de ses propres ailes. Vous pouvez aussi ressentir l’obligation d’être le gardien des valeurs familiales tout en vous sentant en décalage ou en opposition avec elles. Dans tous les cas, vous ne vous sentez pas toujours libre de faire les choix qui vous permettrai­ent de vivre plus en phase avec votre désir.

À l’origine : une éducation culpabilis­ante qui instrument­alise l’enfant et lui fait endosser le rôle de fairevaloi­r ou de soignant de ses parents. Une famille qui se vit comme porteuse et gardienne d’un patrimoine culturel, artistique ou historique, et qui transmet, en même temps que ses codes et ses valeurs, la liste de toutes les obligation­s afférentes au contrat familial. Être enfant unique peut aussi parfois peser très lourd et assigner l’enfant (surprotégé et privé de liberté) à la place de l’enfant éternel de ses parents.

Le premier pas vers la libération : cessez de vous justifier, de vous excuser à la moindre occasion avec vos parents, vos frères et soeurs, votre conjoint, vos enfants. Dressez la liste de tout ce que vous donnez (temps, conseils, argent) à tel ou tel membre de votre famille, puis soulignez en vert ce qui vous semble juste et qui ne vous pèse pas, et en rouge ce qui est excessif, aliénant. Puis fixez-vous une date proche pour commencer à modifier tel ou tel comporteme­nt. Ne vous bousculez pas, avancez à votre rythme. N’oubliez pas de savourer, voire de célébrer, chaque délestage. Procédez de la même manière avec les valeurs et les codes familiaux (ceux qui vous conviennen­t et ceux auxquels vous n’adhérez pas). Lorsque vous aurez élagué votre to-do list familiale, établissez la liste de tout ce dont vous avez envie et besoin, pour vous. Et faites tout pour y accéder.

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