Travaux pratiques
Expérimenter shikantaza, avec Shunryu Suzuki
Le but : prendre du recul, s’apaiser et se recentrer où que l’on se trouve, dans toutes les situations.
La prescription : à pratiquer chaque fois que l’on sent monter impatience, stress, angoisse en soi. Mais shikantaza est également une pratique quotidienne, comme l’explique Shunryu Suzuki. Shikantaza, simplement « s’asseoir ». Ce mot japonais est l’essence même de zazen, la pratique de la méditation assise. « Chaque jour, pendant un certain temps, essayez de vous asseoir en shikantaza, sans bouger, sans rien attendre, comme si vous viviez votre dernier instant. Dans chaque respiration, il y a d’innombrables instants. Votre intention est de vivre chacun d’eux. »
Asseyez-vous, le dos droit (en lotus ou sur une chaise, les pieds parallèles), le menton légèrement rentré, comme si un fil tirait le haut de votre crâne. Vos mains reposent en coupe (la main droite sous la gauche, les deux extrémités des pouces se touchent), posées sur le haut des cuisses en contact avec le bas-ventre.
Commencez par expirer doucement, puis inspirez. La tranquillité de l’esprit se trouve à la fin de l’expiration. Accompagnez votre expiration jusqu’au bout, mais sans forcer.
« Quand vous expirez de cette façon, explique Shunryu Suzuki, alors, naturellement, votre inspiration repart de là. Vous vous sentez complètement revivifié. Puis, vous commencez à expirer, à élargir cette sensation de fraîcheur jusqu’à la vacuité. » C’est ainsi que, d’instant en instant, les émotions s’apaisent, l’esprit se clarifie et les peurs disparaissent à mesure que grandissent en soi le sentiment et la sensation d’être à l’abri de la tempête. Shunryu Suzuki (1904-1971) est le premier maître zen à avoir diffusé le zen aux États-Unis, en 1958. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Libre de soi, libre de tout et Esprit zen,
esprit neuf ( Points, “Sagesses”).