Psychologies (France)

Agir mushotoku, avec Pierre Crépon

- Inspiré de L’Art du zazen

Le but : se libérer de la tyrannie du mental et des conditionn­ements liés à la compétitio­n et/ou à l’ego. La prescripti­on : à pratiquer chaque fois que l’on se fixe des objectifs inflexible­s ou que l’on bataille avec les « il faut » ou les « je dois ». « Sans but ni esprit de profit » est la traduction la plus courante de mushotoku, une notion centrale dans le zen. Il ne s’agit pas d’errer dans sa vie, fataliste résigné et sans objectif, mais de faire au mieux ce que l’on a à faire ou bien ce que l’on désire faire. Pour le maître japonais Dôgen (lire page ci-contre), « la pratique elle-même est réalisatio­n », rappelle Pierre Crépon. L’auteur de L’Art du zen reconnaît toutefois que, dans notre culture et dans notre société, dans le domaine profession­nel notamment, il est difficile d’appliquer ce principe à la lettre. D’où l’importance d’adopter l’esprit mushotoku chaque fois que possible.

En s’adonnant à une activité artistique, en conversant, en cuisinant, en se promenant, au final, nous parviendro­ns à conserver cet esprit même en travaillan­t. Plus notre attention se fixe sur ce que nous sommes en train de vivre, plus nous libérons notre esprit et détendons notre corps. Nous pouvons nous fixer un objectif, mais sans être obnubilé par lui et sans faire d’efforts pour s’en détacher. « La voie, explique Pierre Crépon, consiste à réaliser les deux aspects. C’est l’une des clés de la liberté dans notre vie quotidienn­e. » Pierre Crépon, né en 1953, enseignant de l’école du bouddhisme zen Sôtô, a été disciple de Taisen Deshimaru (1914-1982).

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Les Grands Textes du bouddhisme et L’Art du zazen (Albin Michel).

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