À VOS CÔTÉS
Cuisine Mode d’Emploi(s)
Créée en 2012 par le chef étoilé Thierry Marx, l’école Cuisine mode d’emploi(s) accueille les personnes éloignées du milieu professionnel ou en reconversion afin de les former à un métier de l’hôtellerie-restauration (cuisine, service, boulangerie, poissonnerie…). Plus de 90 % des stagiaires retrouvent un poste durable à l’issue de leur formation.
En ce vendredi matin, l’école parisienne Cuisine mode d’emploi(s) accueille une quinzaine de stagiaires. Alors qu’il est tout juste 9 heures 30, tous s’affairent derrière les fourneaux depuis plus d’une heure. “Aujourd’hui, il y a trois formations en parallèle. Deux sont dédiées à la cuisine et
une à la boulangerie”, nous détaille Edwige Carrion, chargée de développement au sein de l’établissement. En temps normal, l’école accueille une quatrième formation dédiée au “service en restauration” mais les élèves ont été “réquisitionnés” pour un événement à l’extérieur. “Cela fait partie de notre business model : proposer des prestations à nos partenaires. Cela habitue les stagiaires aux différentes façons d’aborder le métier”, insiste Edwige Carrion. C’est d’ailleurs là l’un des credo de la structure : privilégier le terrain et la pratique. “L’une des devises favorites de Thierry Marx est la suivante : ‘c’est en faisant que l’on apprend’”, tient à préciser la chargée de développement.
PAS DE SALLE DE COURS
Et quand on visite l’école Cuisine mode d’emploi(s), on remarque que tout est fait pour favoriser la pratique. Car la volonté de l’établissement reste de mettre
les stagiaires en situation professionnelle. “Ici, il n’y a pas de salle de cours, insiste Edwige Carrion. Un briefing est effectué chaque matin. Ensuite, les stagiaires savent ce qu’ils ont à faire et pratiquent tout au long de la journée, accompagnés de leur formateur.” Au total, le cursus dure 11 semaines dont 3 consacrées à un stage en entreprise. À l’issue de leur formation, les stagiaires passent un examen pratique en
vue de décrocher un CQP (certificat de qualification professionnelle). Ce matin-là, tandis que les futurs boulangers achèvent presque leur cursus, les apprentis cuisiniers terminent tout juste leur deuxième semaine. “Ça y est, on est entré dans le vif du sujet, souffle Thibaud Equy, entre la découpe de ses légumes et le dressage de son plat. On apprend à bien s’organiser, la propreté de son espace de travail, la précision dans les gestes… tout cela s’acquiert au fil du temps.” Cet ancien assistant réalisateur s’est tourné vers Cuisine mode d’emploi(s) pour cela : maîtriser la technique. C’est aussi l’objectif de Karine Castells qui, jusqu’alors, travaillait en agence de communication. “Depuis toute petite j’adore cuisiner. J’ai des amis restaurateurs et il y a quelques années j’étais prête à reprendre un hôtel-restaurant mais cela ne s’est pas fait”, raconte-t-elle. Finalement, en mars dernier, elle apprend que son CDD n’est pas renouvelé et décide, sur le conseil de ses proches, de se tourner vers Cuisine mode d’emploi(s). “L’école présente trois avantages : une formation rapide, qualitative et gratuite”, précise Karine Castells.
LA MOTIVATION AVANT TOUT
C’était d’ailleurs l’objectif de Thierry Marx quand il a créé la structure en 2012 : rendre accessible à tous les métiers de la restauration. À l’époque, tout est parti d’un constat simple pour le chef étoilé : les métiers de la restauration, au sens large, sont des jobs en tension alors qu’en parallèle le taux de chômage continue de grimper. “C’est donc dans une optique de réinsertion professionnelle que Thierry Marx a eu l’idée de lancer cette formation, totalement gratuite. Nous accueillons tous types de profils : chômeurs longue durée, travailleurs précaires, personnes en reconversion ou encore anciens détenus”, insiste Edwige Carrion. Aucun prérequis n’est demandé, à part d’être inscrit à Pôle emploi, de maîtriser un minimum le français et les opérations de base en mathématiques. Si Cuisine mode d’emploi(s) demande un CV aux candidats au moment de postuler, le parcours professionnel ou scolaire importe peu. “Pour nous, c’est la motivation qui compte avant tout. Nous essayons de ne pas revenir sur le passé. L’essentiel c’est de savoir pourquoi l’individu souhaite nous rejoindre et quel est son projet professionnel”, précise Edwige Carrion. Une philosophie qui semble porter ses fruits : selon Cuisine mode d’emploi(s), 90 % des stagiaires retrouvent un poste durable.