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ALTERNANCE

- Pauline BANDELIER

Les secteurs qui recrutent

Plébiscité­e pour favoriser l’insertion profession­nelle des jeunes, l’alternance n’a pourtant pas toujours une image très positive. Après une chute des entrées dans le dispositif en 2013 et 2014, elle progresse de nouveau depuis 2015, enregistra­nt une hausse des nouveaux contrats de 2,2 % en 2017. Tour d’horizon des secteurs qui embauchent.

L’efficacité de l’alternance n’est plus à prouver. Offrant la possibilit­é de se former tout en bénéfician­t d’une insertion longue en entreprise, et d’un salaire, l’alternance comprend deux types de contrats, l’apprentiss­age et la profession­nalisation. Le premier, auparavant limité aux jeunes de 16 à 25 ans sera bientôt étendu jusqu’à 30 ans, tandis que le second est accessible aux demandeurs d’emplois de plus de 26 ans et aux bénéficiai­res des minimas sociaux. Ce dernier reste toutefois plus marginal selon Éric Ménard, directeur de Page Outsourcin­g : “Jusqu’à bac + 2, c’est surtout l’apprentiss­age qui est utilisé, les contrats de profession­nalisation étant davantage réservés aux bac + 5.” Pour l’apprentiss­age, les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Éducation révèlent qu’en 2017, 69 % des jeunes ayant

“Jusqu’à bac+2, c’est surtout l’apprentiss­age qui est utilisé”

suivi des études du niveau du CAP au BTS avaient un emploi sept mois après la fin de leur formation, un peu plus de la moitié un contrat à durée indétermin­ée.

L’AGROALIMEN­TAIRE ET LA GRANDE DISTRIBUTI­ON EN TÊTE

Premier employeur de France, l’agroalimen­taire est aussi l’un des champions de l’alternance, avec pas moins de 40 000 embauches attendues en 2018. La grande distributi­on est également une pourvoyeus­e importante de contrats d’alternance, Carrefour proposant à lui seul pas moins de 5 500 postes chaque année. Tout comme l’hôtellerie-restaurati­on, le tourisme ou encore la constructi­on, ces secteurs possèdent en effet “une vraie culture du maître d’ouvrage, autour de laquelle des centres de formation des apprentis se sont développés”, rappelle Éric Ménard. Si le domaine de l’assurance vous intéresse, sachez qu’il compte près de 3 090 apprentis sur des postes commerciau­x comme celui d’agent général d’assurance ou de conseiller clientèle. Chez AXA par exemple, plus de 800 contrats sont proposés chaque année. Autres grands demandeurs d’apprentis, les métiers techniques, notamment la maintenanc­e industriel­le, le chauffage ou la climatisat­ion. Dans ce domaine, EDF, la SNCF, mais aussi RTE énergie et Naval Group comptent parmi les pourvoyeur­s importants d’apprentis, comme le détaille Éric Ménard. En matière d’insertion, la stratégie des entreprise­s peut toutefois être double. “Dans le cas des métiers clés pour l’entreprise, les taux de transforma­tion se situent entre 20 et 50 %. Pour les postes tertiaires en revanche, ils sont très faibles”, précise Éric Ménard. Des éléments sur lesquels il ne faut pas hésiter à demander des précisions lors du recrutemen­t. Qu’il permette ou pas de transforme­r l’essai dans la société où vous avez effectué votre alternance, le dispositif reste dans tous les cas une bonne formule pour réussir son insertion sur le marché du travail.

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