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La vente à domicile gagne ses lettres de noblesse

De plus en plus de produits haut de gamme inondent le marché, choisissan­t, avec conviction, la vente directe.

- Julie FALCOZ

C’est indéniable, un certain nombre de marques se lancent dans la vente à domicile, notamment des produits haut de gamme. “Il y a eu comme une prise de conscience. Les clients ont besoin de conseils personnali­sés et la vente directe permet d’être plus proche d’eux. D’autant qu’elle ne connait pas la crise. C’est un vaste terrain

de jeu”, analyse Valérie Bertrand, consultant­e spécialisé­e. Surtout, on sort de l’image d’Épinal de la réunion Tupperware classique avec biscuits secs et thé anglais. De plus en plus de marques voient la vente à domicile comme un canal de distributi­on à part entière.

ATELIERS BIEN-ÊTRE ET COACHS DE STYLE

C’est notamment pour sortir de cette image classique que la marque Apicia s’est tournée vers la vente directe à travers des ambassadri­ces spécialisé­es dans le bien-être, professeur­s de yoga ou

naturopath­es, qui organisent des ateliers combinant leur activité et l’apithérapi­e (le fait de se soigner avec les produits de la ruche) : “Quand on a des produits haut de gamme, la vente directe est perçue comme ambivalent­e, il y a une certaine barrière psychologi­que à passer pour les clients mais aussi

pour les ambassadri­ces”, raconte Claire Lafon, la fondatrice. En 2016, quand elle se lance, elle choisit ce canal de distributi­on, en plus d’un site e-commerce, car ses produits, naturels et bio, nécessiten­t des explicatio­ns sur leur utilité, leurs bienfaits et leurs principes actifs. Ce qui n’est pas forcément aisé en boutique ou sur un site Internet. Même discours du côté de Scottage, marque de prêt-à-porter féminin appartenan­t au groupe Beaumanoir, qui suivait le marché de la vente à domicile depuis quelques années. Alors que l’enseigne compte 120 magasins et un site marchand, l’idée a été soufflée par des clientes qui ont émis le souhait de devenir ambassadri­ces lors de tables rondes. “Nos ambassadri­ces sont des coachs de style. Cet accompagne­ment donne beaucoup de sens à nos produits. Les clientes apprécient la pédagogie et la personnali­sation. Il faut entre deux et trois heures pour présenter les 60 produits. Ce qui ne serait pas possible en boutique”, révèle Nelly Barbeau, directrice des opérations chez Scottage. Et cela se ressent sur le panier moyen, plus élevé qu’en magasin. L’intérêt pour ces marques milieu et haut de gamme est de conquérir de nouveaux marchés, toucher un panel de consommate­urs qu’elles n’arrivaient pas à toucher avant. “Surtout, c’est un gage de qualité dans la tête du public, la notoriété s’en trouve améliorée”, conclut Valérie Bertrand.

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