ON A TESTÉ POUR VOUS
Le métier d’opticien
Accessible avec un BTS, le métier d’opticien nécessite un niveau technique exigeant mais aussi de bonnes aptitudes relationnelles. C’est accompagné de Marie Blandin que nous avons effectué un stage d’initiation dans un magasin Grand Optical, situé dans le quartier d’affaires de la Défense.
En cette période de fêtes, le centre commercial des Quatre Temps à la Défense (HautsdeSeine) est en effervescence. Peu avant l’ouverture, à 10 heures, plusieurs clients attendent déjà derrière le rideau de fer de la boutique Grand Optical. À peine arrivée, je retrouve Marie Blandin, jeune opticienne, ma tutrice du jour. Elle me conduit en salle de repos et m’équipe de la blouse réglementaire avant de se mettre au travail. L’espace, très vaste, est découpé en plusieurs parties distinctes. La zone de vente, le laboratoire pour la préparation des verres, un espace consacré à la pause de lentilles de contact, une salle pour les examens de vue, un bureau réservé à l’administratif et une salle de repos qui fait également office de lieu de réunion.
DOMPTER LES MACHINES
Ma première tâche du jour sera l’une des plus techniques. Elle se déroulera au sein du laboratoire. Accompagnée d’Olivier, je vais réaliser la correction sur des verres d’après le dossier d’un client. Les machines sont nombreuses et impressionnantes. Étant donné la spécificité des tâches à accomplir, je serai simplement invitée à rentrer les données de correction dans l’ordinateur. Le chauffage et le façonnage des verres étant un exercice vraiment trop technique pour une novice comme moi. Au sein du laboratoire, je découvre également le pénichier. Ce grand rayonnage où sont disposés tous les dossiers des clients en cours de traitement.
Sans plus attendre, nous sommes appelés dans l’espace de vente. Un client qui vit à l’étranger souhaite faire réaliser des verres mieux adaptés à sa vue. Il dispose déjà de deux montures. “Comme il s’agit d’une personne qui ne réside pas en France, nous sommes autorisés à réaliser un examen complet de la vue, explique Marie Blandin. En temps normal, nous devons nous appuyer sur l’ordonnance d’un médecin pour éventuellement réaliser le même type d’examen et réajuster les verres.” D’après les données communiquées par un collègue qui a accueilli
le client, nous voilà partis dans la salle d’examen où sont disposées d’autres machines. Après avoir désinfecté une partie d’entre elles, je dois réajuster le siège du client pour que sa position soit la plus confortable possible car l’examen peut durer entre 20 et 30 minutes.
Je suis alors les consignes de Marie. L’examen de la vue étant l’une des parties les plus techniques et les plus importantes qui constituent le métier d’opticien. Installée à l’ordinateur, je suis les consignes du logiciel qui effectue une grande partie du travail de manière automatique. OEil droit, oeil gauche, vision de près, vision de loin, tout est évalué dans les moindres détails.
À l’issue de l’examen, l’ordinateur nous renseigne sur les valeurs à prendre en compte pour la confection des verres du client en fonction des résultats obtenus. Je choisis alors dans la malette plusieurs verres selon les valeurs indiquées par l’ordinateur à l’issue de l’examen et je les place sur une monture amovible à faire essayer au client. Après plusieurs retouches, ce dernier affirme qu’il peut lire de manière confortable.
RELATION CLIENT
Nous passons alors en espace de vente pour ouvrir son dossier. Nom, prénom, adresse, type de correction… il s’agit d’entrer un certain nombre de renseignements dans le logiciel. Autre étape technique, il faut prendre de nouvelles mesures sur le client, essentielles pour la réalisation de verres parfaitement adaptés à sa vue. Je l’équipe alors de lunettes munies de capteurs, le prend en photo depuis un iPad et encore une fois, le logiciel mouline tout cela et me donne les informations dont j’ai besoin. Arrive alors l’étape de la transaction commerciale. Le cas de notre client du jour est particulier car il n’habite pas en France et ce depuis plusieurs années. Il n’est donc pas affilié à la Sécurité sociale et ne dépend pas d’une mutuelle. Résultat, il devra payer la note en intégralité. “En règle générale, nous passons beaucoup de temps à travailler avec les mutuelles afin de savoir à quelle hauteur les clients sont remboursés car ils sont rares à connaître cette information, expose Marie Blandin. Cela représente une part importante de notre quotidien.”
Le client demande alors un geste commercial pour l’achat de ses deux paires de verres à installer sur les deux montures qu’il possède déjà. L’opticienne fait un premier geste en retirant une option, mais le client demande encore un effort. Elle se rend alors à l’arrière de la boutique pour demander à l’un de ses responsables jusqu’où elle peut aller. Je sers au passage un verre d’eau au client. Cela fait aussi partie du métier.
Le client obtiendra une remise de 40 % sur les deuxièmes verres.
Avant de passer à l’encaissement, je rassemble les documents nécessaires à la confection du dossier qu’il faut remettre au client. Il sera informé par SMS de la disponibilité de ses lunettes. L’opticien s’occupe également du passage en caisse, et du règlement de la commande. Un métier décidément extrêmement complet dans lequel la maîtrise technique occupe néanmoins une part déterminante.