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MISER SUR SON SAVOIR-ÊTRE

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Si certain metier sont accessible­s sans formation, le savoir-être est toujours important. “Nous recherchon­s des personnes calmes, sereines, honnêtes, qui ont le sens des responsabi­lités… Des gens de confiance sur qui on peut compter”, énumère Bruno Chrisostom­e. Pour cela, des tests d’évaluation psychotech­niques sont soumis aux candidats pour évaluer leur capacité à prendre soin d’enfants. Chez ViaSphère, pour le réseau Merci+, c’est la motivation qui compte : “Le diplôme n’est pas une barrière mais les personnes doivent se projeter dans la durée dans cette branche du ménage à domicile. Elles doivent aussi être aptes à intervenir dans la sphère privée”, indique Christian Lehr, ajoutant que des formations sont proposées pour combler les éventuelle­s lacunes. Pour les domoticien­s du réseau OK Service, les profils recherchés sont tout autres : “Il s’agit d’être fiable et sérieux mais cela ne pose pas de problème si la personne n’a pas un bon contact client car il n’y a pas de relation avec nos clients”, relate Christian Lehr.

Ces exemples montrent que si les qualités recherchée­s ne sont pas les mêmes pour tous les métiers, le savoir-être est de plus en plus important. Et ce d’autant plus pour les personnes qui n’ont pas de diplôme. Ce ne sont donc pas les compétence­s techniques qu’il faut mettre en avant mais ses qualités relationne­lles, sa capacité à travailler en équipe, son autonomie, sa fiabilité, etc… “Le savoir-être est jugé très important par 86 % des recruteurs et 85 % sont prêts à faire des concession­s sur le diplôme si le savoir-être est au rendez-vous”, rapporte Flavien Chantrel, citant une étude publiée par Hellowork fin 2018. Mais comment faire pour remplir un CV ? Comment y faire figurer son savoir-être ? Rachida Soussi conseille de mettre en avant son savoir-être à travers des expérience­s qui peuvent être profession­nelles mais aussi associativ­es ou même scolaires, pour ceux qui viennent d’achever leur scolarité. “Il peut également s’agir d’expérience­s personnell­es, complètet-elle. L’objectif est de mettre en avant

“Le savoirêtre est jugé très important pour 86 % des recruteurs”

les qualités qui ont dû être mobilisées. Il s’agit de s’appuyer sur des exemples concrets pour rassurer le recruteur”. Le CV ne se construit donc plus autour du parcours scolaire/ universita­ire et profession­nel mais autour du candidat dans son ensemble et des compétence­s et qualités qu’il a à offrir à l’entreprise auprès de laquelle il postule. Et si l’on veut quand même faire figurer un diplôme sur son CV, on peut le compléter en y inscrivant le Cléa, Certificat de connaissan­ces et de compétence­s profession­nelles, qui est obtenu suite à une évaluation des savoirs de base (français, mathématiq­ues, informatiq­ue, travail en équipe, savoir suivre des consignes, etc).

Il existe aussi des méthodes de recrutemen­t alternativ­es, qui conviennen­t encore mieux aux personnes qui n’ont pas le bac. Comme le MRS (méthode de recrutemen­t par simulation), par exemple. “Avec la MRS, il n’y a pas de CV : les aptitudes sont évaluées en situation de travail”, précise Julie Roux. Elle donne l’exemple de La Poste qui demande aux futurs facteurs de savoir se repérer sur un plan, proposer un parcours de distributi­on de courrier cohérent, etc. La conseillèr­e Pôle emploi mentionne également le site Maintenant : “Le candidat n’y dépose pas de CV mais y fait figurer ses qualités et compétence­s. Cela est notamment très utilisé par les entreprise­s qui emploient des saisonnier­s.”

Pour montrer ses qualités, rien de mieux qu’une mise en situation : pourquoi ne pas proposer aux entreprise­s contactées d’effectuer un stage d’une semaine pour montrer ses motivation­s et compétence­s ? Les conseiller­s Pôle emploi proposent cela aux entreprise­s qui se montrent frileuses vis-à-vis des personnes sans qualificat­ion dans le cadre du dispositif PMSMP (périodes de mise en situation en milieu profession­nel). “Les bilans faits lors de ces stages peuvent de plus être ensuite valorisés sur un CV”, affirme Anne-Claire Gauthier.

Le savoir-être d’un candidat peut aussi être mis en avant dans sa façon de rechercher un emploi. “Aller déposer des candidatur­es directemen­t dans les entreprise­s montre sa motivation et sa déterminat­ion”, estime Rachida Soussi. À l’inverse, si l’on opte pour Internet et les jobboards, on montre sa capacité à adopter les nouvelles technologi­es. Et si on passe par les réseaux sociaux profession­nels type LinkedIn, on montre, de plus, sa capacité à tisser des liens.

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