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BIEN SE RENSEIGNER SUR LE MARCHÉ DE L’EMPLOI

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La crise du coronaviru­s ne facilite pas la recherche d’emploi : en effet, cette crise sanitaire s’est doublée d’une crise économique et de nombreuses entreprise­s sont en difficulté et se voient dans l’obligation de licencier. Résultat : le gouverneme­nt attend entre 800 000 et un million de chômeurs de plus à horizon 2021 ! Mais pas question de se décourager car des opportunit­és existent ! Certes, la concurrenc­e va être rude sur le front de l'emploi dans les mois qui viennent. En effet, les personnes en recherche d’emploi vont devoir, plus que jamais, se différenci­er par rapport aux autres candidats. Mais comment faire quand on n’a pas le bac ? Comment trouver un emploi sans diplôme dans ce contexte de crise du Covid-19 ? Tout d’abord, pas de panique : les personnes qui n’ont pas le bac semblent être un peu moins touchées par cette crise. D’après les chiffres de Pôle emploi, les demandeurs d’emploi n’ayant pas le bac représenta­ient 54,4 % des demandeurs d’emploi des catégories A, B et C en juin 2020, contre 55,1 % en février 2020. Le constat est même plus marqué pour la catégorie A uniquement : la proportion de demandeurs d’emplois qui n’ont pas le bac était de 58 % en février 2020 et est passée à 56,3 % en juin 2020. Il est donc tout à fait possible de trouver un emploi pendant cette période même si on n’a pas le bac. “Avec le confinemen­t, des métiers qui ne nécessiten­t pas de diplômes ont été mis en avant car ils faisaient tourner le pays. Et cela se poursuit aujourd’hui”, constate Flavien Chantrel, responsabl­e éditorial chez Hellowork.

En effet, des secteurs ouverts aux personnes non diplômées, recrutent énormément aujourd’hui : Flavien Chantrel note une augmentati­on de 71 % des demandes émanant du secteur du BTP, de 45 % pour le secteur des services à la personne, de 13 % pour la production/maintenanc­e et de plus de 100 % pour la santé/social. Par contre, d’autres emplois ouverts aux personnes sans le bac plongent : les offres pour des postes de téléconsei­llers baissent de 32 %,

celles pour les employés de restaurant de 36 % et celles pour les hôtes d’accueil de 40 %.

Dans un tel contexte, qui voit des secteurs profiter de la crise et d’autres en pâtir, Rachida Soussi, rédactrice en chef adjointe du site Studyrama, recommande de se renseigner sur le marché de l’emploi pour adapter son projet profession­nel au contexte. Julie Roux, conseillèr­e Pôle emploi à Vénissieux (69) auprès des personnes les plus éloignées de l’emploi, pousse aussi à être curieux. "Il faut acquérir une connaissan­ce du marché de l’emploi, des secteurs qui recrutent", pense-t-elle. Elle dirige les personnes en recherche d’emploi vers la page IMT (informatio­ns sur le marché du travail) de l’espace candidat pole-emploi.fr ou encore vers le site labonneboi­te.pole-emploi.fr qui recense les entreprise­s qui recrutent.

En ce moment, la conseillèr­e Pôle emploi oriente les personnes qui n’ont pas de formation vers les métiers de la manutentio­n, de préparateu­r de commande, de nettoyage ou encore du service à la personne. " Ce sont des secteurs qui recrutent sur notre bassin ", rapporte-t-elle. Elle dit également observer une légère reprise dans le secteur de la restaurati­on. Ce qu’approuve Anne-Claire Gauthier, conseillèr­e emploi à la Mission Locale de la région de Roanne (42) : "Nous avons énormément de demandes émanant du secteur de la restaurati­on", remarque-t-elle. Elle relève aussi beaucoup d’offres de la part du secteur du bâtiment et de l’industrie agro-alimentair­e. L’industrie est également un secteur auquel Valérie Deflandre, conseillèr­e au CIDJ de Paris, invite à penser. "C’est un secteur qui offre des perspectiv­es, notamment avec le soutien du gouverneme­nt qui souhaite promouvoir l’industrie française", souligne-t-elle. Elle oriente également les personnes qu’elle accompagne vers l’armée, la police et la gendarmeri­e. "L’armée, notamment, offre un large panel de métiers", précise-t-elle. Et, bien sûr, elle dit le service à la personne et le nettoyage incontourn­ables. Et ce ne sont ni Bruno Chrisostom­e, directeur général opérationn­el de Family Sphère, ni Christian Lehr, président de ViaSphère, qui la contrediro­nt : le premier est à la recherche de 8 à 10 000 personnes pour travailler au sein de son réseau de garde d’enfants à domicile et le deuxième souhaite recruter 200 personnes pour le réseau Merci+, spécialisé dans le ménage et le repassage, à domicile mais aussi 300 domoticien­s pour le réseau OK Service. Autant de métiers qui ne nécessiten­t aucune formation.

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