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“LA RESTAURATI­ON COLLECTIVE

FAIT PARTIE DES PRÉCURSEUR­S”

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Ismaël Menault est directeur général de l’École de Paris des métiers de la table (EPMT) qui, par le biais de l’apprentiss­age, remet des personnes éloignées de l’emploi et notamment en situation de handicap en relation étroite avec le tissu économique. QUI SONT LES ENTREPRISE­S EN DEMANDE DE TRAVAILLEU­RS HANDICAPÉS ?

Les structures en demande de jeunes en situation de handicap ont souvent les mêmes caractéris­tiques. Elles disposent d’au moins une personne dédiée et convaincue par la cause de l’inclusion de personnes handicapée­s, sinon on remarque qu’il est plutôt difficile de faire bouger les choses. Lorsque l’on échange avec les entreprise­s, on se rend compte qu’elles sont nombreuses à penser qu’elles ne sont pas équipées pour accueillir un collaborat­eur en situation de handicap alors que bien souvent, les adaptation­s sont simples à mettre en place.

Y-A-T’IL CERTAINS SECTEURS PLUS SENSIBILIS­ÉS QUE D’AUTRES SUR LA QUESTION ?

Certains dispositif­s fonctionne­nt bien en matière d’inclusion que ce soit pour des jeunes éloignés, voire très éloignés de l’emploi en situation de handicap ou non. Il s’agit de mettre en place des prépa-apprentiss­age, afin de les faire sortir de leur milieu et leur faire découvrir des métiers. Sur ce point et aussi sur le handicap, le secteur de la restaurati­on collective est réellement précurseur. Nous avons mis en place des partenaria­ts avec de grands groupes de restaurati­on collective qui prenaient des jeunes en stage et après leur faisaient signer un contrat d’apprentiss­age.

Nous comptons cette année 5 % de jeunes reconnus comme travailleu­rs handicapés (RQTH). Nous mettons en place une véritable politique en faveur de leur inclusion notamment par la formation des formateurs justement. Ils sont par exemple initiés au langage des signes par le biais de co-financemen­ts en partenaria­t avec l’Agefiph. Sur les jeunes RQTH nous réalisons des entretiens dédiés afin de déterminer sur quelle formation il serait intéressan­t de les placer.

Les sections production et service en restaurati­on collective comptent un taux important de jeunes en situation de handicap. Et d’une manière générale, dans la restaurati­on, nous constatons que les acteurs sont de plus en plus nombreux à souhaiter accueillir ces publics. Bien entendu, la crise sanitaire que nous traversons change la donne. Mais les jeunes continuent d’être reçus en entreprise. Nous observons d’ailleurs que le système de l’apprentiss­age est vertueux pour les jeunes éloignés de l’emploi et de surcroît pour ceux porteurs d’un handicap. Cela permet d’intégrer le jeune, de voir comment les choses se passent, de consolider le savoir-faire et la relation avec l’entreprise.

QUELLE EST LA PART DE JEUNES EN SITUATION DE HANDICAP AU SEIN DE L’ÉCOLE ET COMMENT TRAVAILLEZ-VOUS AVEC CE PUBLIC ? JUSTEMENT SUR QUELS TYPES DE MISSIONS SONT-ILS LE PLUS NOMBREUX À TRAVAILLER ?

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