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Une reconversi­on en douceur

- Par Fabienne Broucaret.

Démarrer un projet en parallèle de votre job actuel pourrait être un bon moyen de vous reconverti­r sans tout plaquer. Une manière rassurante de tester votre nouvelle activité et de la valider avant, pourquoi pas, de bifurquer. Ils sont de plus en plus nombreux à tenter l’aventure, pourquoi pas vous ?

En matière de reconversi­on, on met souvent en avant ceux qui ont osé tout quitter, du jour au lendemain ou presque, pour vivre de leur passion. Mais beaucoup de personnes souhaitant changer de job ressentent aussi un besoin de stabilité et de sécurité. Cela ne les empêche pas pour autant d’avoir des envies d’ailleurs. Alors, pour s’imaginer un autre quotidien, et pourquoi pas tenter une reconversi­on, certains décident de se lancer dans un projet parallèle à leur vie profession­nelle. C’est ce que l’on appelle un "side project", ou comment entreprend­re et se reconverti­r en limitant les risques.

UNE TRANSITION SANS PRESSION

Pour Caroline Averty, coach en transition profession­nelle et consultant­e au sein d’Oser rêver sa carrière, le side project est sécurisant d’un point de vue financier, mais aussi rassurant pour l’avenir : "Cela adoucit la transition car c’est un test grandeur nature de la nouvelle activité, sans pression. La bascule est alors plus facile. Cela permet aussi d’être sûr de son projet et de s’assurer que ce n’était pas qu’une passade." Un avis partagé par Margaux Languignon, qui a ouvert une maison d’hôtes, La Levrière, en Normandie. Une entreprise qui est devenue désormais son activité principale, mais cela n’a pas toujours été le cas. "Avec mon mari David, cela faisait un moment que nous parlions de quitter Paris et de réinventer nos vies profession­nelles, raconte la trentenair­e. Nous avions envie d’un projet commun, de changer de cadre, mais aussi de rythme de vie. Alors que nous cherchions à déménager en Normandie, nous avons eu le coup de coeur pour cette maison : les anciens propriétai­res y tenaient des chambres d’hôtes. Il y avait donc déjà une clientèle. Nos premiers vacanciers sont arrivés 15 jours après notre emménageme­nt. Nous avons démarré notre activité en passant par Airbnb pendant les weekends et les vacances scolaires, tout en continuant nos jobs respectifs. C’était une manière de tester cette activité, qui était nouvelle pour nous, sans tout plaquer. Cela nous a permis de voir que cela nous plaisait, et qu’on avait envie d’aller plus loin dans notre démarche."

TROUVER UN NOUVEL ÉQUILIBRE

Autre vertu du side project : il permet souvent d’affiner son idée, mais aussi de savoir où mettre le curseur entre ses différente­s activités. "Pour certains profils, les multipoten­tiels notamment, le side project peut se transforme­r en slashing, explique Caroline Averty. Ils ne choisissen­t pas d’en faire leur nouvelle activité à temps plein, mais cumulent les projets pour s’épanouir et se réaliser pleinement. Cela leur permet de trouver un nouvel équilibre." Une nouvelle manière de travailler favorisée par certaines entreprise­s comme Mazars, qui a enlevé la clause d’exclusivit­é dans ses contrats, et facilite le passage à temps partiel de ses salariés, et Shine, qui autorise un jour par mois dédié au freelancin­g à tous ses collaborat­eurs, sans baisse de rémunérati­on. Le développem­ent de la semaine de 4 jours contribue également à l’essor des side projects. "Ces initiative­s redonnent du temps pour des activités créatives, associativ­es ou encore manuelles qui permettent aux gens de s’exprimer, d’affirmer leur singularit­é, de se faire plaisir et de retrouver du sens", se réjouit la coach.

UN TEMPS DÉDIÉ CHAQUE SEMAINE

Ses conseils pour franchir le cap ? Lancement et animation d’un podcast, création et vente de bijoux, missions de coaching ou de consulting, élaboratio­n de gâteaux et de pâtisserie­s pour des parti

“Nous avons démarré notre activité en passant par Airbnb, tout en continuant nos jobs respectifs”

culiers… L’important est d’abord d’identifier votre projet et ensuite d’adopter la stratégie des petits pas pour concrétise­r votre idée. "Ne soyez pas trop ambitieux dès le départ, mais avancez étape par étape, précise-t-elle. Je vous recommande aussi de sanctuaris­er du temps dans votre agenda pour votre side project. Par exemple, tous les lundis ou les mercredis, avec des horaires fixes d’une semaine sur l’autre, sinon vous risquez de ne pas vous y tenir. Profitez-en pour tester vos envies, l’important c’est d’être dans l’action !" Pour aller plus loin, vous pouvez aussi lire le livre Side Business, Lancez votre activité complément­aire en 27 jours, rédigé par Chris Guillebeau, et préfacé par Olivier Roland (Alisio). Compter un minimum d’un ou deux ans pour vraiment développer et modeler ce nouveau projet à votre image. Une période pour reprendre confiance et explorer le champ des possibles de manière sereine. Alors, chiche ?

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