"IL NE FAUT PAS SE LAISSER ABATTRE"
SABRINA, 40 ANS, ÉDUCATRICE SPÉCIALISÉE EN APPRENTISSAGE
"Quand le handicap survient en cours de carrière, et que l’on se retrouve face à un certain degré d’incapacité physique, la première difficulté, c’est déjà de constituer le dossier de RQTH, et puis, il faut aussi dépasser le contrecoup psychologique. Je suis atteinte d’une spondylarthrite ankylosante (inflammation chronique des articulations). Jusqu’à l’arrivée de mon handicap, j’étais aide à domicile, mais j’ai été contrainte d’envisager une reconversion en passant un bilan de compétences qui m’a orientée vers le champ du social. Ma maladie ne me permettait plus d’assumer physiquement les tâches de l’aide à domicile et la répétition de certains gestes. Étant basée à Avignon, je me suis tournée vers l’Institut méditerranéen de formation, qui forme aux métiers du secteur et propose le programme de préformation Oasis. Cela m’a permis d’entrer dans une formation de monitrice éducatrice, puis d’obtenir mon diplôme. Actuellement, je suis la formation d’éducatrice spécialisée en apprentissage dans une association, jusqu’en 2026. À titre personnel, je considère que le fait d’être reconnue comme travailleuse handicapée m’a ouvert des portes assez rapidement et a accéléré ma démarche. J’ai notamment été accompagnée par Cap Emploi pour réaliser mon bilan de compétences et lancer mon projet. Aujourd’hui, mon poste est aménagé et mon travail est adapté à mon handicap. Un handicap en cours de carrière, c’est forcément un coup psychologique. Cela remet beaucoup de choses en question, et pas seulement vis-à-vis du travail. Mais il ne faut pas se laisser abattre, tenter de rester positif. Il ne faut ni stagner ni craindre la nouveauté, et faire de ces épreuves une force."