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! C’EST GRATUIT, MAIS QUI PAIE ?

Il est consternan­t de voir à quel point ce mot est mal utilisé ou mal compris. Notamment dans l’univers de la reconversi­on, de la formation et de l’accompagne­ment à l’entreprene­uriat…

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Le sens du mot "gratuit". Le dictionnai­re définit ce terme ainsi : "Ce que l'on donne sans faire payer, dont on profite sans payer." Or, il est courant de voir ce mot brandi en slogan publicitai­re par certaines structures pour attirer des clients. Mais surtout, cette habitude de gratuité est bien trop ancrée dans l'esprit de bon nombre de nos concitoyen­s. Notre modèle social. Notre sécurité sociale permet à tous d'être soignés selon ses besoins, et pas uniquement en fonction de ses revenus. Nous bénéficion­s d'aides et de revenus de remplaceme­nt pour compenser les moments de vie difficiles. Nous recevons aussi une pension retraite en contrepart­ie de notre période d'activité profession­nelle et de cotisation­s versées. Un socle de base qui a le mérite d'exister pour protéger nos aînés actuels, et pour nous assurer dans le futur une rente mensuelle minimum. Les services publics. De l'école aux secours d'urgence, en passant par les services sociaux ou administra­tifs, la liste est longue de ces services publics dont nous avons besoin au quotidien et pour lesquels nous ne déboursons rien ou presque. Malheureus­ement, nos concitoyen­s les assimilent trop souvent à des prestation­s "gratuites". Rappelons que ces services ont inévitable­ment un coût d'un côté, donc il y a forcément un financemen­t de l'autre ! Alors qui paie ? Ce sont les cotisation­s sociales et contributi­ons fiscales de tous les actifs qui constituen­t principale­ment ce pot commun, qui permet de financer nos services publics, grâce aux prélèvemen­ts sociaux des salariés et des entreprene­urs, aux impôts sur les revenus et les bénéfices, sans oublier la TVA sur tous nos achats. Notre responsabi­lité collective. Souhaitons que France Travail permette au plus grand nombre de renouer avec cet esprit de contributi­on au modèle social, afin d'acquérir des moyens et des droits pour leur avenir. Sensibilis­ons aussi les consommate­urs de services à domicile à refuser la gratuité d'une livraison et au contraire à accepter de mieux payer le livreur qui leur apporte un repas à toute heure ; à mieux rémunérer l'aide à domicile qui améliore leur cadre de vie sans y voir seulement la remise fiscale sur son travail. Responsabi­lisons-nous pour ne plus courir après la gratuité, mais plutôt pour valoriser l'action des personnes qui permettent à d'autres de mieux vivre. Comprenons bien que service public ou service à domicile ne riment pas avec gratuité !

BON À SAVOIR

Le portail mesdroitss­ociaux.gouv.fr s'adresse à tous pour évaluer ses droits à 58 aides sociales au niveau national et local. Le tout en quelques minutes. Un dispositif dédié aux moins de 30 ans permet de simuler leurs droits : www.1jeune1sol­ution.gouv.fr

 ?? ?? Monique Sentey, déléguée générale de l’UAE, formatrice au “Déclic d’Entreprend­re” et auteure du livre
Auto-Entreprene­urs, lancez-vous ! et du guide expert
Le Petit Micro-Entreprene­ur chez
Dunod.
Monique Sentey, déléguée générale de l’UAE, formatrice au “Déclic d’Entreprend­re” et auteure du livre Auto-Entreprene­urs, lancez-vous ! et du guide expert Le Petit Micro-Entreprene­ur chez Dunod.
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