NÉGOCIER SON SALAIRE À L’EMBAUCHE
C’est une question taboue et pourtant un point central de toute candidature : savoir bien négocier son salaire à l’embauche est capital. D’autant que cela aura des conséquences sur l’évolution ultérieure de votre rémunération au sein de votre nouvelle entreprise... IDENTIFIER SES FREINS
Négocier votre salaire vous stresse d’avance ? Il faut tout d’abord comprendre pourquoi. D’après une récente étude du cabinet Robert Half, les cinq raisons principales au malaise concernant la question salariale sont les suivantes : “Je ne sais pas combien je peux et dois demander" (52 % des réponses), “J’ai du mal à lancer le sujet, je ne sais pas par où commencer” (45 %), “Je me sens facilement intimidé” (44 %), “Je sais déjà que je vais avoir une réponse négative” (37 %) et enfin “J’ai peur de donner une mauvaise impression” (33 %). À noter que, selon la même étude, “si 56 % des hommes se sentent à l’aise pour négocier leur salaire, ce n’est le cas que pour 36 % des femmes”. Les répercussions sont directes : cela les entrave dans leur capacité de négociation, souvent dès l’embauche.
SE FIXER LE BON OBJECTIF
Le but du jeu : trouver la bonne fourchette chiffrée. “C’est la meilleure option pour négocier, affirme Ameline Bordas, cheffe de projets Études & Recherche à la Chaire Impact Positif d’Audencia. Faites le bilan de votre rémunération actuelle et de vos avantages au global, renseignez-vous bien sur ce que vous valez sur le marché du travail, selon votre expérience, vos compétences et votre zone géographique. Déterminez votre point de résistance, le seuil en dessous duquel vous ne voulez pas descendre.” Mieux vaut formuler une demande ambitieuse, mais raisonnable. Pour vérifier si ce que vous demandez est en adéquation avec le marché de l’emploi, vous pouvez aller chercher des infos sur les guides et grilles des salaires existants. Autre solution : questionner des employés de l’entreprise que l’on vise, soit parce qu’on les connaît, soit en les contactant sur LinkedIn, pour repérer les fourchettes de rémunérations et l’évolution salariale pratiquées.
TROUVER LES MEILLEURS ARGUMENTS
Place ensuite à la recherche d’arguments les plus factuels possibles : listez vos réalisations, vos résultats, cette formation diplômante que vous avez réussie, preuve de votre volonté d’apprendre et de vous développer, la maîtrise d’outils particuliers… “Notez aussi vos comportements et attitudes”, renchérit Erik Bouquet, coach en management et négociation. Votre valeur pour l’équipe et l’entreprise, votre capacité d’adhésion au changement… Si vous êtes sérieux, que vous répondez toujours dans les délais, que vous êtes quelqu’un facile à gérer… Redites-le, même si cela vous semble évident !” Comme le souligne Laure Charbonneau, directrice pour Robert Half en France : “Pour tout cela, on ne se contente pas d’affirmer les faits, on les justifie, on donne des exemples précis et marquants, preuves des qualités utiles au poste et à l’entreprise ciblés.”