Cultivez votre… AGILITÉ

Savoir gérer les imprévus, ne pas se montrer trop rigide dans sa manière de penser ou d’agir, réussir à s’adapter aux changements, trouver des solutions innovantes… Autant de comportements vertueux et très utiles au travail. Surtout dans un monde complexe et incertain. Comment développer son agilité ? Découvrez les conseils de nos quatre experts. L’AGILITÉ, C’EST QUOI EXACTEMENT ?

Louis-René Lemaire, formateur en soft skills : "C’est la capacité à adapter votre conduite et votre pensée à des situations nouvelles, changeantes ou inattendues. Il s’agit aussi de faire preuve de flexibilité mentale."

Nathalie Van Volsom, facilitatrice graphique : "Être agile, c’est avoir une posture et un état d’esprit d’entrepreneur."

Christine Marsan, psychosociologue et coach, fondatrice d’Alter’ Coop : "J’aime bien assimiler l’agilité à la capacité de rebond en toutes circonstances. Cela nous invite à être dans un mouvement permanent."

UNE SOFT SKILL INDISPENSABLE AUJOURD’HUI

Nathalie Van Volsom : "Le monde du travail est en constante évolution, les métiers changent. Nous devons composer avec un avenir VUCA, c’est-à-dire volatile, incertain, complexe et ambigu. Personnellement, dans mon quotidien de facilitatrice graphique, je dois être agile pour m’adapter au groupe avec lequel je travaille, aux personnes avec qui je collabore, à ce qu’elles proposent, aux sujets abordés… Cela nécessite de poser un cadre, mais de ne pas être non plus dans une planification trop rigide. Il faut toujours se rappeler que le réel est beaucoup plus imaginatif que nous ! Et donc être capable de réévaluer les choses au fur et à mesure que l’on avance, sans être figé sur ce qui était prévu en voulant suivre le programme à la lettre."

Christine Marsan : "Cette compétence est très importante dans un monde où la vitesse prime et où tout s’accélère. Il faut être capable de rester centré, tout en s’adaptant. L’agilité est aussi source de sérénité."

Amélie Fenzy, fondatrice et dirigeante de Valeurs et Valeur : "Selon moi, c’est une soft skill essentielle au bien-être mental. En effet, quelles que soient les contraintes auxquelles on doit faire face, il faut accepter de s’adapter, mais, si cela atteint sa vitalité personnelle et que l’on ne peut pas changer la situation, cela permet de se rendre compte qu’il est nécessaire de quitter son poste, en mobilité interne ou externe. L’agilité apporte courage et confiance en soi. Idem si l’on sent que l’on n’apporte plus de valeur ajoutée à son environnement de travail, l’agilité professionnelle rend capable d’anticiper le changement et d’identifier là où l’on sera attendu pour sa valeur. Cela permet de s’apercevoir que l’on dépérit dans un cadre professionnel et de trouver celui qui nous conviendra mieux, là où l’on est attendu pour ce que l’on vaut."

COMMENT DEVENIR PLUS AGILE ?

Louis-René Lemaire vous invite tout d’abord à mesurer votre agilité grâce à l’indice de résistance au changement. Dans quels contextes faites-vous preuve d’une faible ou forte résistance au changement ? Repensez au mois qui vient de s’écouler, à des situations particulières ou encore à des expériences passées. Cette prise de conscience est une première étape clé pour apprendre à gagner en souplesse, comme un roseau

qui plie mais ne se casse pas.

Pour Christine Marsan, tout est question d’équilibre entre stabilité et flexibilité : "C’est parce que vous aurez une organisation solide, un cadre et un ancrage, que vous pourrez faire preuve d’agilité face aux impondérables. Cette base solide est indispensable, sinon cela devient de l’agitation et cela épuise. Il est nécessaire également de connaître vos alliés, vos soutiens et vos ressources sur lesquelles vous appuyez, mais aussi de vous réserver des bulles de respiration et bien aménager vos journées de travail."

QUELS ÉCUEILS ÉVITER ?

Louis-René Lemaire met en avant plusieurs comportements qui sont des freins à l’agilité :

Ignorer. Accepter verbalement un changement tout en continuant de faire comme avant ;

Fuir. Détourner son attention de la proposition ;

Attaquer. Empêcher son interlocuteur d’aller au bout de sa proposition ;

Encaisser. Accepter un changement sans avoir pointé du doigt les conséquences indésirables.

Résister. Insister pour maintenir ou revenir à une stratégie, idée ou proposition initiale.