Regal

LA NOURRITURE,

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De Tel-Aviv à Jérusalem... La ville qui ne dort jamais et la ville qui prie offrent deux facettes d'Israël. Le Mur des Lamentatio­ns (ci-dessous à droite) doit son nom à une impression trompeuse née au XIXe siècle. Celle d’une complainte entendue par les occidentau­x quand ils observaien­t les juifs prier face au mur. Également appelé « Mur occidental », c'est le vestige du dernier temple, lieu sacré pour les juifs, l’un des sites les plus sécurisés de la ville. Il soutient aussi l'esplanade où sont construits le dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'Islam. Au coeur du conflit entre les religions à Jérusalem... À l’ultime seconde, je me ravise (une interventi­on divine peut-être…). Car si je n’avais ne serait-ce que caressé le fruit défendu, toute la cargaison de trois tonnes partait à la poubelle ! Le raisin était casher et seule une main autorisée par le grand rabbin d’Israël pouvait manipuler la vendange, du vignoble jusqu’à la bouteille. La scène rapportée fait sourire Zeeve Dunia, un vigneron fantasque, la barbe en bataille et chapeau de cow-boy sur la tête. Sa vigne est une jungle, la syrah et le merlot poussent comme bon leur semble, sans traitement, au gré de la nature. Ce baroudeur de la biodynamie (encore une exception en Israël) ne goûte guère le vin casher. D’ailleurs, ses vins aventurier­s se nomment Hemingway, Lennon ou Antoine (sous-entendu « de Saint-Exupéry »). À Acre, au bord de la mer, Uri Jeremias n’est pas loin d’être le frère jumeau de notre vigneron : même barbe bohème, même carrure de rugbyman et même truculence. Dans son restaurant, Uri Buri, le chef régale ses convives d’une cuisine de la mer. Nous étions attendus à 13 heures. Il est presque 16 heures et nous sommes rouges de honte. « Pas de panique », nous rassure Paule, avec nonchalanc­e. Dans la cuisine, c’est toujours le coup de feu. « Vous devez avoir faim, s’inquiète Uri. Cela tombe bien, moi aussi ! » On s’attable et le vin blanc dans le verre n’a jamais été aussi réconforta­nt. Uri nous raconte sa vie et sa vie, c’est la nourriture. « J’ai arrêté de me battre contre le poids. Après tout, ce ne sera un problème que pour ceux qui me porteront en terre», plaisante-t-il. Les plats savoureux défilent tout en élégance: des poulpes à la plancha, un carpaccio de thon rouge, des crevettes sautées…

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