Regal

Bernachon, le goût des origines

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La mythique maison lyonnaise s’est intéressée aux subtilités de la fève de cacao avant les autres. Indémodabl­e et donc toujours actuel, Bernachon s’inscrit dans la mémoire lyonnaise et s’apprête à conquérir Paris... Les palets d’or prennent corps. Chaque bouchée est enrobée de chocolat noir de couverture à la main. Le secret de cette gourmandis­e réside dans la finesse de la ganache au chocolat (70 % de cacao) agrémentée de crème fraîche. C’est tout. Leur goût évolue avec le temps. Les palets sont décorés avec des paillettes d’or 22 carats.

Tout en bonhomie, Philippe Bernachon s’en amuse. Lui et ses soeurs, Candice et Stéphanie, sont « victimes » de la mode. Le monde du chocolat ne jure plus aujourd’hui que par le « beans to bar » ou « de la fève à la tablette ». Sauf que dans cette famille de chocolatie­rs lyonnais, cela fait longtemps que l’on achète des fèves de cacao dans les plantation­s exotiques pour les torréfier, les concasser et les coucher en chocolat noir derrière les murs de la fabrique du cours Franklin-Roosevelt. Depuis 1953 pour être précis, date à laquelle Maurice, le grand père, ouvre sa première boutique à Lyon. JeanJacque­s, le père (marié à Françoise Bocuse, la première fille de Monsieur Paul), prendra la succession en 1990. Dans les différente­s salles de

l’atelier, on ne respire que les odeurs de chocolat, fruit de l’assemblage (ou non) d’une dizaine d’origines (Pérou, Colombie, Équateur, Madagascar, etc.) mêlées aux parfums du caramel et du praliné en préparatio­n. Si le chocolat exige des machines imposantes – encore d’époque chez les Bernachon – elles ne sont pas gouvernées par des ordinateur­s. D’étape en étape, jusqu’au bonbon final, l’homme est aux commandes, et les gestes appris et répétés expliquent la qualité. « C’est un métier qui récompense les gourmands », conclut Philippe Bernachon. Chez lui, nul besoin d’esbroufe créative pour fidéliser le client. On vient ici pour les valeurs sûres, l’indétrônab­le Président, par exemple, ou les palets d’or, d’une apparente et déconcerta­nte simplicité.

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