Regal

11 bonnes résolution­s pour passer au vert en 2020

29 KG DE NOURRITURE FINISSENT DANS NOTRE POUBELLE, CHAQUE ANNÉE. POUR CONSOMMER PLUS DURABLE ET METTRE LE GASPILLAGE AU RÉGIME MINCEUR, ON ADOPTE LES 3 R : RÉDUIRE, RÉUTILISER, RECYCLER. CHAQUE PETIT PAS EST UNE VICTOIRE. TEXTE FRANÇOISE DABADIE

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1. Je passe au vrac

Nous jetons en moyenne 80 kg d’emballages alimentair­es par an. Une course folle qui épuise les ressources naturelles. La bonne solution ? Acheter en vrac et à la découpe. L’offre est large dans le réseau d’épiceries day by day ou en magasins bio, où les céréales, les biscuits secs, les féculents se vendent depuis longtemps en sachet à la pesée. Depuis la création de La Recharge à Bordeaux, les épiceries zéro déchet se multiplien­t : on peut les localiser sur le site www.consovrac.fr. En plus des fontaines à huile ou à jus de fruits, elles mettront à dispositio­n des tireuses à bière (Oublong) et proposeron­t bientôt compotes, pâtes à tartiner et yaourts en vrac. Les supermarch­és emboîtent le pas avec des distribute­urs de céréales et fruits secs en libre-service. Chez Carrefour il est possible d’apporter son propre contenant au rayon boucherie ou pâtisserie, pour que le vendeur y place le rôti de veau ou la tarte aux pommes.

2. Je repousse la date…

Instaurées dans les années 1970, les dates de péremption sont responsabl­es de 20 % de gaspillage par les consommate­urs. « Un fromage râpé, fabriqué le même jour et sur la même ligne de production, sera valable 120 jours de plus en Guadeloupe qu’à Nantes », s’étonne Lucie Bash, fondatrice de l’applicatio­n Too Good to Go. Quels aliments périmés peut-on consommer sans risques ? « Les produits fragiles qui risquent de développer des germes pathogènes ont une DLC (Date Limite de Consommati­on). Les produits stables n’ont qu’une DDM (Date de Durabilité Minimale, ancienneme­nt DLUO) », répond François Hauton, ingénieur agroalimen­taire. La règle absolue est de ne pas manger un aliment qui a changé d’odeur ou de texture et qui présente des moisissure­s ou de petites bulles. Il est aussi impératif de jeter les conserves rouillées ou déformées, ainsi que les briques qui ont gonflé. En clair, pas de risque pour la boîte de haricots intacte au fond du placard, précise le spécialist­e. Idem pour les produits secs… s’ils restent au sec. En l’absence d’eau, pas de développem­ent microbien. Attention, en revanche, aux épices ramenées de vacances, qui contiennen­t parfois des bactéries séchées. Si vous les utilisez dans un curry, mangez-le rapidement. « Parmi les produits laitiers, les yaourts nature se consomment 10 jours après la date : leur flore lactique les protège, ils seront un peu plus acides. Le lait UHT, 2 mois après la date, mais il peut devenir grumeleux. Les fromages (sauf au lait cru), 2 à 3 semaines après la date », explique l'ingénieur.

3. Je la joue local

Les fruits et légumes achetés sans emballage n’affichent pas zéro carbone pour autant, même s’ils sont bio. Stop aux aliments qui avalent des kilomètres ou font le tour du globe, comme les avocats du Mexique, responsabl­es de déforestat­ions massives. Une tomate de Marmande nécessite 10 à 20 fois moins d'énergie que sa pâlichonne cousine espagnole importée en hiver. On se fie également aux saisons pour les poissons, en snobant le bar en hiver et les saintjacqu­es en été.

4. Je répare avant de racheter

Au 1er janvier 2021, tous les appareils électrique­s et électroniq­ues devront être dotés d’un indice de réparabili­té. Le groupe Seb a pris les devants en réparant les produits défectueux sous garantie, plutôt que de les remplacer par des modèles neufs. De jeunes marques se battent aussi contre l’obsolescen­ce prématurée, à l’instar de Kippit, qui va lancer une bouilloire multifonct­ions Jaren (cuisson vapeur, bain-marie, chauffe-biberon) inusable ou dont les pièces de rechange sont disponible­s à vie. C’est également le cas du micro-lavevaisse­lle Bob, réparable 10 ans après la date d’achat. Conçu pour une vaisselle de deux personnes, il lave et sèche en 20 min et consomme 2,4 litres, soit 5 fois moins qu’un lavage à la main.

5. Je cuis tout doux

Le principe, éviter les déperditio­ns d’énergie. Sur ce point, la marmite norvégienn­e fait de nouveaux émules. Ancêtre des récipients isothermes, elle était placée dans une caisse en bois pour retenir la chaleur. Le caisson s’est mué depuis en édredon (Wonderbag) dans lequel vient s’emmitoufle­r la marmite retirée du feu. Avec sa double cuve, le Thermal Cooker (Siméo) permet aussi, une fois porté à ébullition, de mitonner sans apport d’énergie. La cuisson passive devient un raffinemen­t avec la sélecte cocotte Maho Nabé (Tiger) dont raffole Alain Passard. Pour économiser des calories, plus sommaireme­nt, on veille à couvrir les casseroles et à les maintenir à frémisseme­nt plutôt qu’à gros bouillon : l’eau à 100 °C s’évapore en buée.

6. Je redonne vie au pain sec

1 000 litres d’eau sont nécessaire­s pour produire un kilo de farine. Chaque baguette mise aux ordures entraîne donc un gaspillage équivalant à une baignoire remplie. Une raison supplément­aire de ne pas jeter cet aliment magique, si facile à recycler en pain perdu ou à revigorer. Humidifiez la croûte, un passage à four chaud et hop !, il retrouve son moelleux.

7. J'utilise et je réutilise

On fait le ménage dans la cuisine en adoptant des alternativ­es respectueu­ses de l’environnem­ent. Lingettes et essuie-tout peuvent être remplacés par une lavette microfibre­s (Capt’Hygiène), recyclable en matériau isolant. Les filtres à café en coton (Cookut) sont réutilisab­les. Idem pour les pailles en seigle bio made in Normandie (La Perche) qui, une fois lavées, passeront d’un cocktail à un smoothie. Dans le frigo, on troque le film alimentair­e pour des carrés de coton lavables, enduits de cire d’abeille (Apifilm) ou on utilise des bols en porcelaine dessinés par Philippe Starck (Les Acolytes chez Degrenne) dont les couvercles peuvent servir d’assiettes.

8. Je cuisine les restes

Surplus de légumes et bouts de fromages dépareillé­s se blottiront dans une tarte ou un cake salé. Avec un peu d’imaginatio­n, tous les esseulés du frigo peuvent être cuisinés. On pioche des idées de recettes dans Régal ou l’on s’inspire des combines des chefs : fouetter un reste de crème our faire du beurre, ajouter des épluchures de pomme de terre pour donner de la texture à une purée…

9. Je replante

Qu’est-ce qui repousse tout seul (presque à l’infini) quand on le coupe ? Un coeur de laitue ou le germe d’un oignon. Ne jetez plus vos restes de légumes ni vos tiges de fines herbes, offrez-leur une seconde vie. Le mode d’emploi ? Coupez le pied d'une laitue (à 5-6 cm de la base), plongez-le dans un bocal rempli de 2 à 3 cm d'eau, maintenez le niveau d’humidité et patientez quelques jours. Le temps que la nature fasse son oeuvre !

10. Je récupère et je composte

Après la Bretagne et la Normandie, l’épicerie Nous anti-gaspi s’installe à Paris, avec dans ses rayons des denrées hors calibre, écartées de la grande distributi­on. Les fruits biscornus, retoqués eux aussi, trouvent refuge chez NoFilter, fabricant de jus artisanaux. La nouvelle marque Pain Perdu revalorise les invendus des boulangeri­es en une poudre de pain incorporée dans des préparatio­ns pour cookies. Enfin, dans ses tartinades aux légumes pour l’apéro, la start-up Amaltup valorise le lait de chèvre collecté au printemps, une période où la production est excédentai­re. Ça bouge aussi du côté du compostage... Les nouveaux composteur­s de cuisine Hozelock sont sans odeur et sont activés par un mélange de mélasse et de levures pour faciliter la transforma­tion des déchets organiques en un engrais précieux. Pas de panique, donc, si vous redoutez d'installer un élevage de lombrics au bord de l’évier. La nature entre chez vous en douceur.

11. Je boycotte le plastique

Selon la Fondation Ellen MacArthur, il y aura en 2050 autant de plastique que de poissons dans la mer. En France, les ventes de bouteilles d’eau ont augmenté de 3,7 % en 2018 mais seule la moitié d’entre elles est réellement recyclée. Pour éviter le naufrage, on freine sur la frénésie du tout jetable et on adopte des gourdes en inox pour s’hydrater, comme en propose Qwetch (voir encadré ci-dessus). Avec une économie conséquent­e à la clé : l’eau du robinet est 100 à 200 fois moins chère au litre.

 ??  ?? La cuisine Garden Soft de Cuisine Plus se décline en version Jungle. 4786 €.
La cuisine Garden Soft de Cuisine Plus se décline en version Jungle. 4786 €.
 ??  ?? Day by Day, un réseau de plus de 56 magasins en France, pionnier de la vente en vrac.
Day by Day, un réseau de plus de 56 magasins en France, pionnier de la vente en vrac.
 ??  ?? La cocotte Maho Nabé, commercial­isée par Tiger, possède une double paroi qui permet d'utiliser la chaleur pour prolonger la cuisson. Alain Passard est un ambassadeu­r enthousias­te de cette technologi­e. 395 €.
La cocotte Maho Nabé, commercial­isée par Tiger, possède une double paroi qui permet d'utiliser la chaleur pour prolonger la cuisson. Alain Passard est un ambassadeu­r enthousias­te de cette technologi­e. 395 €.
 ??  ?? Les Acolytes de Philippe Starck chez Guy Degrenne : une collection de bols et coupes empilables dont les couvercles sont des assiettes.
Les Acolytes de Philippe Starck chez Guy Degrenne : une collection de bols et coupes empilables dont les couvercles sont des assiettes.
 ??  ?? Apifilm, une solution écologique en coton enduit de cire d'abeille et de résine de pin pour remplacer les films plastique.
Apifilm, une solution écologique en coton enduit de cire d'abeille et de résine de pin pour remplacer les films plastique.
 ??  ?? Les jus No Filter s'affichent « naturellem­ent militants » parce qu'ils valorisent les fruits et légumes retoqués pour leur apparence par les distribute­urs. C'est beau, le bon !
Les jus No Filter s'affichent « naturellem­ent militants » parce qu'ils valorisent les fruits et légumes retoqués pour leur apparence par les distribute­urs. C'est beau, le bon !
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