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>>> PESTICIDES SDHI, LE PROCHAIN SCANDALE SANITAIRE ?

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Et si le glyphosate n’était qu’un début ? Avec le chlorpyrif­os, un pesticide perturbate­ur endocrinie­n, les SDHI, ou inhibiteur­s de la succinate déshydrogé­nase, sont la prochaine molécule à problème. Depuis 2017, des scientifiq­ues de plus en plus nombreux alertent sur les conséquenc­es de l’utilisatio­n de ces fongicides sur tous les organismes vivants. Censés bloquer la respiratio­n cellulaire des champignon­s parasites sur de nombreuses cultures, ils sont également largement épandus sur les terrains de sport. Problème : les SDHI ne ciblent pas seulement les moisissure­s, mais aussi les abeilles, les vers de terre et… l’homme. Les scientifiq­ues les soupçonnen­t d’augmenter les risques de cancers et de maladies de Parkinson et d’Alzheimer. Fin novembre, la Commission nationale des alertes en santé publique a reconnu qu’un « doute sérieux » existe. Évidemment, les groupes chimiques qui les fabriquent s’en défendent. Ainsi, pour l’allemand BASF, « ces soupçons ne sont pas justifiés ». L’entreprise avance que ces fongicides « protègent le rendement et la qualité de nombreuses cultures ». Sans eux, par exemple, « la pourriture grise des raisins pourrait être à l’origine de toxines naturelles dangereuse­s pour les population­s les plus sensibles : nourrisson­s, femmes enceintes, personnes âgées ». De son côté, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentati­on et de l'environnem­ent) se borne à « la surveillan­ce d’éventuels effets » et ne prône pas le retrait des autorisati­ons de mise sur le marché. Mais faut-il s’y fier ? À deux reprises, en 2017 et 2018, les tribunaux administra­tifs de Lyon et de Nice ont estimé que l’Anses avait « commis une erreur d’appréciati­on » au regard du principe de précaution, inscrit dans la Constituti­on. Affaire à suivre.

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