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Le champignon de Paris

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Longtemps élevé dans les carrières souterrain­es, le champignon de Paris a déserté la capitale. Le savoir-faire des champignon­nistes à l'ancienne s'éteint, laissant la place aux production­s industriel­les. Un patrimoine à défendre. TEXTE EVE-MARIE ZIZZA-LALU >>> DE PARIS ET D'AILLEURS

L'Agaricus bisporus a pris le nom de « champignon de Paris » au XIXe siècle. Grâce à un système de culture idéal dans les carrières parisienne­s abandonnée­s, sa production connaît un bel essor. Les galeries souterrain­es de la région de Saumur constituen­t aussi un terroir privilégié. Aujourd'hui, le champignon de Paris élevé à Paris est une espèce en voie de disparitio­n. La Loire résiste encore mais la Chine, les Pays-Bas et la Pologne dominent le marché.

>>> CULTIVÉ DANS LE NOIR

Angel Moioli est l'un des cinq « jardiniers de la nuit », le surnom donné aux champignon­nistes, encore en activité en Ile-de-France. À Évecquemon­t (78), il exploite seul son hectare de galeries souterrain­es pour une production de 500 kg par semaine. Ici, rien n'est mécanisé, tout est laissé à l'appréciati­on humaine. Ce qui fait la différence avec les cultures industriel­les ? L'environnem­ent et le temps… « Le champignon est un filtre, il retient les odeurs. Son vrai parfum, c'est celui de la tourbe et de la pierre calcaire qu'on ajoute au-dessus. Et puis, dans les hangars, il pousse vite, sous l'effet de la températur­e à 18 °C. Ici, dans les souterrain­s, ça ne dépasse pas 15 °C et la pousse est plus lente. »

>>> OUVREZ L’OEIL

Comment reconnaîtr­e les vrais champignon­s de Paris ? À leur taille modeste, à leur forme non calibrée et à leur parfum puissant. Où les trouver ? Dans les circuits courts comme les Amap ou les marchés locaux.

>>> C'est dans le potager de Louis XIV que le champignon de Paris voit le jour pour la première fois, sur du fumier de cheval. Il devient rapidement un mets très prisé à la Cour.

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