À VENICE BEACH
localement. Au fil des décennies, ce mouvement a été progressivement enrichi par différentes influences reflétant la diversité ethnique de cet État, avec une constante: la fraîcheur des produits cultivés localement. Au pays du corps adulé, le bio ainsi que les régimes végétariens et vegan sont répandus depuis bien plus longtemps qu’en Europe et le healthy eating fait partie intégrante de la Californian way of life.
S’il est un quartier qui incarne cet art de vivre, c’est bien Venice Beach. Côté face, son immense plage avec la « Muscle Beach », où la glisse est partout, des vagues à surfer aux ondulations du skatepark. Côté pile, une succession de petites town houses pleines de charme, aux architectures variées et aux jardins de cactus. Au milieu, Abbot Kinney Boulevard, artère branchée bordée de hauts palmiers, où maisons et entrepôts ont été reconvertis en restaurants, coffee shops et concept stores. Véritable concentré de branchitude californienne, il flotte ici une douceur de vivre bohème qui invite à la flânerie. C’est là que l’on se régale d’un breakfast à emporter sur un petit banc au soleil devant Gjelina Take Away. Cette minuscule enseigne, petite soeur du très prisé Gjelina adjacent (qui
propose des petits déjeuners complets comme le ou les bols de chia et de granola, mais aussi de généreux sandwichs débordant de délicieux ingrédients comme le Brisket Banh Mi et des parts de pizza tout droit sorties du four à bois le reste de la journée. Codes healthy, influences européennes, mexicaines ou asiatiques, ce mélange reflète bien la cuisine que l’on trouve ici. Avec plus de 140 nationalités représentées, Los Angeles est une vraie tour de Babel et presque la moitié de ses immigrés sont d’origine hispanique. La cuisine mexicaine y est donc très présente avec de nombreux restaurants réputés de tacos et burritos. Mettre à l’honneur une cuisine mexicaine régionale, c’est ce qui a toujours animé Mary Sue Milliken et Susan Feniger, qui ont devancé la tendance. Elles ont commencé leurs carrières respectives dans des restaurants français, notamment chez Ma Maison, un des restaurants les plus connus de Los Angeles dans les années 70. « À cette époque il y avait très peu de femmes qui travaillaient en cuisine. Alors avec Mary Sue, on était relégué avec les commis, pour la grande majorité d’origine mexicaine,