Maïté Tichet le bonheur est dans le pré
Rencontre avec une jeune éleveuse pétillante qui a redonné vie à un buron en ruine, où elle sert les viandes de sa propre production. Un cocon de douceur lové dans un tableau sauvage à 360 °C.
Cap sur le Cap Combattut ! Destination coup de coeur sur le plateau de l’Aubrac, à 7 km du village de Nasbinals. Ce restaurant surmonté de ses chambres d’hôtes est tenu par Maïté, une petite dame à la grande âme. Levée à l’aube pour s’occuper de ses vaches, elle a encore le feu sacré au moment d’accueillir ses hôtes dans son restaurant du bout du monde. Elle papote avec vous comme une amie de toujours. Vous apprendrez que les foins sont en retard cette année ou qu’elle a découvert un shampoing sec extraordinaire. Elle vous racontera l’histoire de sa voiture tombée en panne alors qu’elle partait accoucher à 40 km. Les mille et une aventures d’une femme du pays au sourire contagieux. Maïté vit au rythme de l’Aubrac. L’hiver, elle bichonne ses vaches qui, aussi extraordinaires soient-elles, ont besoin d’un peu d’aide pour vêler. Et l’été, elle est aux petits soins pour ses hôtes. Ses coquettes chambres et son restaurant sont nichés sous les lauzes d’un toit pentu, celui d’un buron qui appartenait à ses ancêtres. Ces refuges de pierre servaient à la fabrication et à l’affinage des fromages de mai à octobre, lorsque les
éleveurs montaient leurs troupeaux en estive. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, de nombreux burons étaient en activité en Aubrac. Le métier de buronnier s’est raréfié au fur et à mesure que les normes d’hygiène et de travail se sont modernisées. Au buron de Cap Combattut, le menu unique comblera les appétits solides. La pièce de boeuf grillée race Aubrac, directement produite à la ferme, vaut à elle seule le détour. Elle est accompagnée d’un aligot, la fameuse purée à la tome fraîche et à l’ail, ou d’un retortillat, sa version à base de pommes de terre rissolées. Ceux qui, comme la maîtresse des lieux, ont « horreur d’avoir faim en sortant d’un restaurant » peuvent se laisser tenter par une planche de charcuterie. De généreuses tranches de pâté de boeuf à la moutarde à l’ancienne côtoient un filet de porc séché, du saucisson, de la saucisse sèche, un pâté de campagne fourré au foie gras, sans oublier le jambon de pays. Des assiettes hyperprotéinées qui n’ont pas peur du gras, « là où se logent la plupart des arômes », assure l’éleveuse. Toujours partante, elle accepte de nous emmener à la rencontre de son troupeau. Rendez-vous est pris pour le lendemain à 9 h, à Nasbinals, route de la Rosée du Matin.