Échappée belle et nature à la Ferme des Petits Bois

C’est l’histoire d’une reconversion réussie, en pleine campagne bourguignonne. Adeline et Tristan Navillon ont quitté leur port d’attache pour des porcs attachants. Tout est bon dans le cochon !

Si on leur avait dit, il y a quinze ans, qu’ils s’installeraient un jour dans une ferme des Hautes-Côtes de Beaune pour y élever des cochons, Adeline et Tristan Navillon n’y auraient sûrement pas cru. Certes, Tristan est petit-fils d’agriculteurs et possède une formation dans ce domaine, mais il avait fini par endosser le costume de cheminot. Quant à Adeline, elle était comptable! C’est Laurent Brelin, patron du bistrot La Dilettante (voir p. 54), qui nous a mis sur la trace de ce couple discret après un repas dans son bistrot… Témoin de notre gros coup de foudre pour ce cochon servi avec de petits légumes, il nous a glissé l’adresse des fournisseurs de ce porc miraculeux. Nous voilà en route. Depuis Beaune, le trajet prend une vingtaine de minutes jusqu’à

Crépey. C’est ici qu’ils bichonnent les cochons de races large white, piétrain, duroc et naïma, troupes joyeuses et débonnaires qui évoluent sur de vastes terrains en pleine nature. Bien loin de la survie imposée aux porcs qui ne voient jamais la lumière du jour dans les élevages intensifs. Ici, les cochons vivent dehors toute l’année et sont nourris sainement, notamment avec les céréales produites sur l’exploitation. De croissance lente, ils ont tout le temps de grossir avant d’être conduits à l’abattoir. Tristan passe alors la main à Adeline qui, avec le boucher de la ferme, s’occupe de la transformation. Ensuite, ils vont livrer viandes, pâtés en croûte ou rillettes à quelques restaurateurs, et vendre aux halles de Dijon les vendredis et samedis matin et sur le marché de Quétigny le vendredi après-midi ■

Toutes les six semaines, Adeline et Tristan Navillon intègrent à leur ferme un lot de 24 petits cochons mâles castrés qui n’ont pas moins de deux hectares pour se promener. Les éleveurs ont constaté que, très vite, l’un des cochons s’impose comme le chef à qui les autres obéissent… et que, à l’inverse, un autre devient le souffredouleur de la bande !