Regal

Steve Geneste, fidèle à la palangre

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Cet artisan, méticuleux et passionné, pratique la pêche palangrièr­e fine. Il part en haute mer et jette ses lignes ourlées d’hameçons. Une méthode de pêche respectueu­se du poisson et de la Méditerran­ée.

Le bateau de Steve Geneste est accosté au port de la Coudoulièr­e, comme presque tous les matins. Juste devant, à quai, sur l’étal, la pêche du jour scintille. D’un rose nacré, les pagres bombent le torse. Dans la cale, les thons rouges géants et spectacula­ires ont l’oeil si irisé qu’ils semblent avoir jailli de la mer à l’instant. « On se donne du mal pour avoir du beau poisson. On pêche presque tout à la ligne », explique le pêcheur avec un sourire qui fait écho à celui de sa mère, présente sur le quai. « Je suis fier de mon fils », ditelle. Et de poursuivre avec cet accent qui donne encore plus de saveur à la scène « Oh la la, il m’en a fait voir quand il était petit, il partait en mer avec son parrain. Quand il faisait mauvais temps, je vou

lais l’en empêcher, il s’enfuyait par la fenêtre. Je l’attendais sur le quai et je pleurais comme une Madeleine. » Un client ponctue à l’adresse du pêcheur : « Tu as une bonne mère. » Steve Geneste a la Méditerran­ée qui lui coule dans les veines, pourtant, il n’est pas fils de pêcheur. Presque tous les jours, et parfois la nuit, il part en mer. Il ne va pas toujours très loin pour poser ses filets et attraper du rouget ou du chapon. Mais la haute mer est son terrain de pêche préféré. Il lance ses lignes, qu’on appelle les palangres, ourlées d’hameçons. « On les cale sur le fond pour les pagres et les dorades roses, ou on les laisse dériver pour les espadons et les thons » explique le pêcheur, très méticuleux. Il accroche une balise à ses palangres et revient plus tard pour les lever ■

La pêche à la ligne pratiquée par Steve Geneste explique la beauté de ses poissons. Le pêcheur est en contrat avec la Méditerran­ée par les quotas qui lui sont alloués et le calendrier réglementé des espèces. Remontés à bord, les poissons sont soignés, habillés d’un film protecteur, mis dans la glace et réservés dans la chambre froide. « J’aime tellement la mer que j’ai un respect pour tout ce que je pêche », déclare le pêcheur.

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