On assiste à une véritable reconquête du territoire, géographique et mentale.
Nicolas Stromboni Fine gueule et fin connaisseur des terroirs de son île, Nicolas Stromboni, patron du Chemin des Vignobles, à Ajaccio, cultive une sélection de vins et de produits, de l’île, mais aussi d’ailleurs, absolument remarquable.
Régal : Quel regard portez-vous aujourd’hui sur les terroirs corses ? Nicolas Stromboni : En 2016, l’année de parution de mon livre, on parlait déjà beaucoup de diversité et de la richesse du patrimoine corse, sans pour autant faire état d’un renouveau impressionnant. Mais, depuis quelques années, on assiste à une véritable reconquête du territoire avec l’installation de nombreux jeunes, fervents militants locavores, y compris dans des lieux assez reculés, loin du littoral et des grandes villes. C’est une reconquête géographique et mentale. Elle est intéressante car elle entre en résonance avec le fait que de nombreux touristes sont en quête d’un tourisme intelligent.
Quelles sont les autres caractéristiques de ce renouveau ? Les grands classiques comme le cochon et le fromage sont toujours sur le devant la scène, mais d’autres produits prennent aussi le relais comme les confitures, les crèmes de fruit, la bière, la moutarde ou l’huile d’olive. Même s’il y a toujours eu de l’huile d’olive en Corse, on constate un dynamisme très important dans cet univers.
L’immense majorité des producteurs ont le souci de bien faire.
En tant que caviste et épicier, quel est votre rôle ? On se doit d’être une vitrine pour ces produits-là qui naissent parfois sur des exploitations lointaines. Devant la multiplication des propositions et du nombre de cuvées pour le vin, notre rôle de guide et d’explication est plus que jamais essentiel. C’est pourquoi on fait constamment déguster des produits chez nous et on organise des dégustations de vins sur inscription pendant tout l’été.