EN LIVE Coulisses de la photo de concert
Voilà des années que n’avions pas parlé de photographie de concert. Mal nous en a pris! Pour prendre le pouls de cette pratique, nous avons suivi le photographe Titouan Massé lors du festival Delight, au Petit Bain, à Paris. Et si les conditions étaient particulièrement bonnes pour réaliser des clichés créatifs, elles sont loin d’être parfaites pour nombre d’événements qu’arpentent les photographes de concert.
À20 h, Titouan Massé entre en scène, ou plutôt dans la fosse. Le photographe breton, en sweat noir et casquette sur le crâne, s’installe calmement dans le Petit Bain, salle de concert parisienne située dans une barge à quelques mètres du Quai de la Photo et non loin de la bibliothèque François-Mitterrand. Contrairement aux autres personnes dans la salle, venues assister à une série de concerts de la scène alternative italienne et française dans le cadre du festival Delight, lui est missionné par les organisateurs pour photographier les événements. “Mon but, ce soir, c’est d’arriver à rendre compte du moment, d’autant que les premiers concerts risquent d’être plutôt calmes. Les musiciens vont être assis, il y a trois chaises. Je sais qu’il y a une flûtiste, un guitariste, une chanteuse”, analyse le photographe quelques minutes avant le démarrage. “Après, je n’ai pas trop de pression. Je connais bien la salle. Je vais me concentrer sur ce qu’il se passe sur scène et essayer en même temps de me tourner vers le public. Ce n’est d’ailleurs pas toujours évident”, poursuit-il. Trois soirs de rang, il voit s’enchaîner les concerts à travers le viseur de son hybride. Il se mêle tantôt au public, tantôt au staff de la salle, sur les côtés de la scène, passant sans problème les vigiles.
Voilà déjà quelques années que le photographe s’est fait un nom dans le milieu.
Et pourtant, lui qui vit au quotidien et à 100 % de la photo musicale a commencé une carrière d’opticien en Bretagne, très loin de sa pratique actuelle. “Moi, je suis un grand fan de musique”, explique-t-il. “J’étais abonné au magazine Rock & Folk dès mon adolescence… Je déchirais des photos des magazines pour décorer ma chambre.” Aujourd’hui, c’est entre autres pour ce magazine phare qu’il travaille, généralement en commande, ainsi que pour d’autres titres, comme Mowno. Un changement de cap pleinement assumé depuis la Covid qui l’amène à arpenter les salles de concert plusieurs fois par semaine, que ce soit pour la presse ou pour les ➤
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