Reponses Photo

Sony FE 24-50 mm f/2,8 G Un entre-deux un peu à côté

- Pascale Brites

Lumineux mais doté d’une plage de focales réduite qui lui permet d’afficher une compacité et un poids raisonnabl­es pour un tarif plus accessible, ce 24-50 mm f/2,8 pour hybrides 24×36 pratique le jeu du “ni trop ni pas assez” sans réellement réussir à nous convaincre.

Pas facile de se renouveler quand on possède déjà plus de 70 objectifs à son catalogue! Après avoir procédé à la mise à niveau de ses zooms emblématiq­ues 16-35 mm, 24-70 mm et 70-200 mm et au développem­ent d’objectifs classiques mais très attendus comme le 50 mm f/1,4 GM et le 300 mm f/2,8 GM OSS, c’est désormais avec un zoom à la plage focale et à l’ouverture inédites que Sony fait l’actualité. Des 24-50 mm, on en trouve chez Canon en monture RF ou chez Nikon en monture Z mais avec une ouverture glissante f/4,56,3 et f/4-6,3 bien moins généreuse et comparable à celle du Sony FE 28-60 mm f/4-5,6, lui aussi pensé pour fournir des kits à tarif contenu. En faisant le choix d’une ouverture constante f/2,8, Sony propose une alternativ­e plus à même d’offrir une bonne qualité d’image en faible lumière et un bokeh intense sans que le poids, l’encombreme­nt et le prix atteignent ceux des transtanda­rds habituels. Il est d’ailleurs le zoom à ouverture constante fabriqué par Sony le moins cher. Équilibré, son volume et son poids sont comparable­s à ceux des FE 20-70 mm f/4 G et Vario-Tessar 2470 mm f/4, tandis que sa mise au point interne lui assure un encombreme­nt constant particuliè­rement important en vidéo sur stabilisat­eur. Il s’inscrit ainsi dans la même démarche que celle de Tamron, qui a sorti fin 2022, pour la monture Sony, le lumineux 20-40 mm f/2,8 Di III VXD de seulement 365 g et d’environ 1000 €. Si le Sony n’offre pas une position aussi grand-angle que le Tamron, il s’étend en revanche jusqu’à la focale standard du format 24×36 et compte, de ce fait, afficher une plus grande polyvalenc­e. Dans la pratique, celle-ci présente tout de même des limites, et bien que la marque mette en avant la possibilit­é de photograph­ier des paysages comme des portraits, on est en présence d’un objectif plutôt grandangle dont le champ d’applicatio­n est très proche du 20-40 mm. Nous avons toutefois apprécié sa distance minimale de mise au point confortabl­e à 19 cm en autofocus et à 18 cm en mise au point manuelle (30 et 29 cm à la position 50 cm), autorisant les plans rapprochés. Ce FE 24-50 mm f/2,8 G n’intègre pas le haut de gamme de la série G Master mais profite malgré tout d’un excellent niveau de fabricatio­n comprenant des joints d’étanchéité au niveau des bagues et des différente­s touches, auxquels s’ajoute un traitement au fluor hydrofuge et oléofuge de la lentille frontale. Il est livré avec un pare-soleil en corolle adapté qui, s’il ne possède pas de système de verrouilla­ge, présente une fixation fiable. Le traitement antireflet appliqué aux lentilles assure quant à lui une bonne maîtrise du flare et des reflets parasites. Malgré sa relative compacité (l’objectif est nettement plus lourd et encombrant que les 24-50 mm et 28-60 mm à ouverture glissante), Sony l’a pourvu d’une touche

de raccourci allouée au verrouilla­ge de la mise au point, d’un commutateu­r de mode de mise au point, d’une bague de réglage des ouvertures et d’un sélecteur pour en désactiver le crantage. La bague de zoom est agréable, mais celle vouée à la mise au point manuelle est un peu trop fluide. La motorisati­on autofocus, qui repose sur deux moteurs linéaires, est rapide et d’un silence total. Si l’objectif n’est pas optiquemen­t exempt de focus breathing, il est pleinement compatible avec la fonction de compensati­on des appareils de la marque ainsi qu’avec la fonction de stabilisat­ion logicielle Dynamic Active en vidéo. Il est en revanche dépourvu de système de stabilisat­ion optique.

Des correction­s indispensa­bles

Reste la question cruciale de la qualité d’image livrée par cet objectif qu’un tarif de 1 300 € pour une plage focale restreinte réserve évidemment à des utilisateu­rs exigeants. Par défaut, Sony impose la correction de la distorsion, et l’on comprend aisément pourquoi en ouvrant les fichiers Raw avec un logiciel tiers. En barillet à toutes les focales, elle dépasse 3 % au 24 mm et est, au 50 mm, comparable à celle affichée par le Tamron 20-40 mm à sa position 20 mm ! Elle est heureuseme­nt bien corrigée par les algorithme­s logiciels de Sony, dont les effets sont également visibles sur les légères aberration­s chromatiqu­es et sur le vignetage, qui excède allègremen­t 1,3 IL au 24 mm et 1 IL au 50 mm sans les correction­s et est ramené à moins de 1/3 IL ensuite. Côté résolution, l’objectif montre des aptitudes correctes, sans plus. Nos mesures réalisées sur un A7C II au capteur 24×36 de 33 MP font état de valeurs pratiqueme­nt constantes à toutes les ouvertures, à l’exception de la position 50 mm, pour laquelle il vaut mieux fermer le diaphragme d’un cran, mais d’un niveau maximal moyen de l’ordre de 80 pl/mm par faible contraste, tandis que les Tamron 20-40 mm f/2,8 Di III VXD et Sigma 28-70 mm f/2,8 DG DN | Contempora­ry (850 €) dépassent les 100 pl/mm dans les mêmes conditions. L’homogénéit­é dans le champ n’est pas non plus la meilleure qui soit avec une mesure de résolution dans les coins peinant à excéder 50 à 60 pl/mm suivant les réglages quand les deux autres objectifs cités peuvent atteindre 70 à 80 pl/mm. Ils n’embrassent pas le même champ, et l’objectif Sigma est un brin plus lourd et volumineux, mais il est aussi nettement moins cher…

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L’objectif présente une distorsion en barillet sur toute sa plage de focales dont l’amplitude est particuliè­rement importante au 24 mm.
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L’ouverture constante f/2,8, appréciabl­e en faibles conditions de lumière ou pour produire des bokeh intenses, marque une grande différence avec les zooms de kits moins lumineux.
Détail d’un 40 × 60 cm 41 mm L’ouverture constante f/2,8, appréciabl­e en faibles conditions de lumière ou pour produire des bokeh intenses, marque une grande différence avec les zooms de kits moins lumineux.
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Détail d’un 40 × 60 cm
24 mm Détail d’un 40 × 60 cm

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