Reponses Photo

Canon RF 10-20 mm f/4 L IS STM Vue XXL, gabarit réduit

- Pascale Brites • 100

Tirant parti des spécificat­ions de la monture RF et de son faible tirage mécanique, Canon repousse à nouveau les limites de la photograph­ie au grand-angle. Car si le 8-15 mm f/4L USM sorti en 2010 en monture EF affiche une plage focale plus menue encore, il s’accompagne d’une forte distorsion en barillet qui lui vaut le qualificat­if de “fisheye”. Quant à l’EF 11-24 mm f/4L USM, à peine moins grand-angle que ce 10-20 mm, il possède un encombreme­nt et un poids bien supérieurs. Il est à peu près de 2 cm plus large et plus long et presque deux fois plus lourd avec son poids de 1,18 kg. Si bien que ce RF 1020 mm f/4 réussit la prouesse d’embrasser un très grand angle de champ tout en se faisant discret, parfaiteme­nt transporta­ble et très agréable à utiliser. Canon l’a pourvu d’une extension sur l’avant qui fait office de pare-soleil et protège sa lentille frontale bombée des chocs et des rayures, tandis que son traitement à base de fluor facilite son nettoyage en limitant les traces de gouttes d’eau ou de doigts. Il s’accompagne d’un capuchon avant adapté à sa forme spécifique et est équipé, sur l’arrière, d’un logement pour filtres en gélatine. Sa fabricatio­n de haut niveau comprend aussi des joints d’étanchéité au niveau de sa monture, de ses bagues et de ses touches. Sa bague de zoom, très agréable à manier, offre une bonne précision de positionne­ment, et sa bague paramétrab­le sur l’avant peut être allouée à différente­s fonctions. Entre les deux, la bague de mise au point manuelle montre un très bon comporteme­nt. Sa friction bien dosée allie rapidité de réglage et justesse, tandis que le moteur autofocus pas-à-pas est compatible avec la retouche manuelle du point. Totalement silencieux, il assure un déplacemen­t vif du bloc optique de mise au point qui rend l’objectif conciliabl­e avec la prise de vue de sujets en mouvement et un fonctionne­ment suffisamme­nt fluide et sans à-coups pour les captations vidéo. La distance minimale de mise au point à 25 cm participe elle aussi au confort d’usage de cet objectif, qui possède sur son fût une touche de raccourci pour la mise au point, un commutateu­r AF/MF et un autre pour désactiver la stabilisat­ion. Car l’autre spécificit­é

On pourrait se contenter de louer son angle de champ, un record pour un zoom couvrant le 24×36. Mais le Canon RF 10-20 mm f/4 L IS STM est surtout un objectif particuliè­rement agréable à utiliser qu’une excellente qualité d’image rend compatible avec les très hautes définition­s de capteur.

de ce 10-20 mm est d’intégrer un système de compensati­on optique des vibrations. S’étendant sur 5 paliers, il fonctionne de concert avec la stabilisat­ion mécanique des appareils pour atteindre une amplitude maximale de 6 IL et agit de manière coordonnée sur la périphérie de l’image, zone particuliè­rement sujette aux problèmes de netteté en ultra-grand-angle et que la stabilisat­ion de capteur ne permet pas de compenser. Les résultats obtenus sont impression­nants et servent la créativité : il devient parfaiteme­nt envisageab­le d’employer de longs temps de pose à main levée tout en maintenant un excellent niveau de netteté au centre comme sur les bords de l’image. De ce fait, l’ouverture moyenne à f/4 à toutes les focales ne constitue pas une limite gênante – nous avons pu garder un faible réglage de sensibilit­é en intérieur pour maximiser la qualité d’image – mais plutôt un atout qui permet à l’objectif de conserver des dimensions raisonnabl­es. Outre son confort d’utilisatio­n, ce 10-20 mm nous a épatés par ses qualités optiques. Bien qu’il affiche une forte distorsion

en barillet qui est particuliè­rement importante au 10 mm, il est parfaiteme­nt corrigé par les algorithme­s logiciels, qui assurent une déformatio­n résiduelle de moins de 0,2 %. Canon impose d’ailleurs ces correction­s dans l’appareil, ce qui nous a contraints à ouvrir les fichiers Raw avec Lightroom pour les mettre en évidence. Quoiqu’il mérite lui aussi des correction­s, le vignetage est suffisamme­nt contenu pour être totalement éradiqué après correction et n’engendre aucune déformatio­n sur le bokeh, qui, outre les distorsion­s liées aux perspectiv­es induites par le très grand angle de champ, présente des taches bien circulaire­s. Les lentilles en verre à faible dispersion UD et SUD assurent également leur mission de correction des aberration­s chromatiqu­es, que nous avons mesurées d’un bout à l’autre de la plage de focales entre 70 et 80 µm au maximum sur un tirage de 20 × 30 cm, et qui deviennent tout à fait impercepti­bles après correction­s logicielle­s avec moins de 20 µm.

Haute résolution

Enfin, ce qui nous a le plus impression­nés est sans doute la résolution de ce zoom. Car si les deux objectifs ne jouent pas dans la même cour, il est intéressan­t de constater que malgré son angle de champ plus large, le RF 10-20 mm f/4L IS STM affiche une résolution supérieure à celle du RF 14-35 mm f/4L IS USM (1670 €). Mesurée sur l’EOS R5, elle atteint pratiqueme­nt 100 pl/mm au centre par faible contraste, et ce, dès la pleine ouverture au 10 mm, et elle est à peine moins bonne aux autres focales avec une moyenne de 80 pl/mm. Les trois lentilles asphérique­s font admirablem­ent bien le travail car cette haute résolution est obtenue dès f/4, tandis que les mesures par fort contraste font état d’une résolution identique à celle du capteur de notre appareil à 113,81 pl/mm. Elle est même suffisante pour exploiter son mode haute définition à 400 MP avec un gain de détail significat­if. Les coins de l’image sont évidemment en léger retrait, mais là encore, le niveau de détail est impression­nant. Nos mesures s’élèvent à 60 pl/ mm environ à toutes les focales, que la mise au point soit réalisée au centre ou sur les bords et à toutes les ouvertures jusqu’à f/11. Preuve que la courbure de champ a elle aussi été bien corrigée. À défaut d’être bon marché, on notera également que ce 10-20 mm est vendu 800 € moins cher que le 11-24 mm disponible en monture reflex EF.

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L’objectif est composé de 16 lentilles comprenant 3 asphérique­s en verre moulé, dont une en verre à faible dispersion UD, auxquelles s’ajoutent trois autres en verre UD et une en Super UD.
Pour la première fois, un objectif de la série L de Canon intègre un moteur pas-à-pas STM pour l’autofocus. Placé sur un bloc optique central, il s’est montré parfaiteme­nt silencieux, rapide et sans à-coups. L’objectif est composé de 16 lentilles comprenant 3 asphérique­s en verre moulé, dont une en verre à faible dispersion UD, auxquelles s’ajoutent trois autres en verre UD et une en Super UD.
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La plage focale ultra-grand-angle et le système de stabilisat­ion optique o…rent une grande liberté de création.
• La plage focale ultra-grand-angle et le système de stabilisat­ion optique o…rent une grande liberté de création.
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Détail d’un 47 × 70 cm
10 mm • f/4 • 1/4 s Détail d’un 47 × 70 cm
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Détail d’un 47 × 70 cm
20 mm • f/4 • 1/4 s Détail d’un 47 × 70 cm

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