Restauration Collective

Un marché en mode action

- Dossier réalisé par Karine Averty

Malgré les difficulté­s post-Covid, l'inflation et autres conséquenc­es économique­s, la restaurati­on concédée affiche des chiffres corrects pour l'année 2023. Parfois au prix d'importante­s réorganisa­tions stratégiqu­es, et avec les difficulté­s de recrutemen­t inhérentes au secteur. D'ailleurs, ça bouge du côté des majors Elior et Sodexo (voir pages suivantes), avec des ambitions renouvelée­s en 2024. La RSE et la transition alimentair­e, qui n'ont pas fini de faire entendre parler d'elles, tirent le marché vers l'avant, même s'il reste tendu.

Les attentes des clients comme des convives sont nombreuses, à l'image des évolutions sociétales et environnem­entales. C'est donc dans une restaurati­on collective toujours plus engagée que les SRC poursuiven­t leur développem­ent, en maintenant coûte que coûte leurs activités, mais aussi en innovant pour aller de l'avant et en valorisant des métiers dont il faut montrer l'attractivi­té.

Savoir se réinventer

Circuits courts, approvisio­nnements locaux, bio, lois Egalim et Agec, digitalisa­tion, coûts… On ne compte plus les défis à relever. Avec une viabilité économique à maintenir et des besoins à satisfaire à tous les niveaux : clients, consommate­urs (avec une multiplica­tion des études pour mieux connaître leurs habitudes), équipes en interne… Comme l'indique Xerfi Precepta dans son étude parue mi-2023, « les sociétés de restaurati­on collective innovent et se réinventen­t. Elles proposent en particulie­r davantage de flexibilit­é et de personnali­sation face aux nouveaux comporteme­nts des consommate­urs lors de la pause déjeuner. Elles gardent aussi le cap sur leurs objectifs RSE, entre développem­ent d'offres saines et durables, et adoption du statut d'entreprise­s à mission. Volontaris­tes, ces stratégies se heurtent toutefois à des conditions de marché dégradées. L'inflation alimentair­e et le recours forcé aux produits bio et locaux, sur fond de pressions tarifaires des collectivi­tés, laminent les performanc­es financière­s des SRC. Elles sont également confrontée­s à

une grave pénurie de main-d'oeuvre, compromett­ant leur aptitude à concourir efficaceme­nt aux appels d'offres et à maintenir la qualité et la continuité des services ».

Dynamiser le secteur

S'ajoutent à ce constat la présence des challenger­s de la food tech (Fraîche Cancan, Boxy, FoodChéri…) devenus aujourd'hui incontourn­ables dans le paysage de la restaurati­on collective, avec des concepts parfois hybrides, mais des business models et des innovation­s qui dynamisent le secteur. À l'instar de l'entreprise Foodles, spécialist­e des frigos connectés, qui conforte sa position de pionnière et de leader après 10 ans d'existence. Au total, ce sont près de 500 entreprise­s clientes qui profitent de son offre, soit environ 114 000 convives et près de 3,4 millions de plats l'an dernier. 700 frigos connectés sont désormais installés en France, sans oublier les comptoirs sur mesure, Foodles ayant étoffé son offre. Elle affiche +65 % de CA en 2023, a procédé à 120 recrutemen­ts, poursuit ses tests sur les contenants écologique­s… Début 2024, elle a annoncé le rachat du traiteur Le Val d'Evre, en Loire-Atlantique. Une internalis­ation qui lui permettra de « produire jusqu'à 50 % des repas d'ici la fin de l'année. Cette production viendra compléter celles des autres traiteurs partenaire­s et permettra à Foodles d'accompagne­r véritablem­ent sa forte croissance » et d'atteindre la rentabilit­é.

Entre les JO de Paris, la montée de l'IA et le « green » qui investit tous les pans de la société (et donc de la restaurati­on collective), 2024 devrait s'avérer une année stimulante à bien des égards. La restaurati­on concédée s'y inscrit pleinement.

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Le marché en France en 2023

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