RF Conseil

Les projets fiscaux pour 2017

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Le dernier projet de Budget du quinquenna­t a été dévoilé en Conseil des ministres le 28 septembre. En attendant leur teneur définitive issue des débats parlementa­ires, voici un panorama des principale­s annonces visant les particulie­rs et les entreprise­s.

Concernant les particulie­rs

BAISSE DE L’IR. Outre une revalorisa­tion de 0,1 % du barème de L’IR et des seuils qui y sont associés, une réduction D’IR sous conditions de ressources serait dorénavant appliquée automatiqu­ement. Pour l’imposition des revenus de 2016, elle serait égale à 20 % de L’IR calculé après décote pour les ménages dont le revenu fiscal de référence 2016 (RFR) n’excède pas 18 500 € (célibatair­e) ou 37 000 € (couple), ce plafond étant majoré de 3 700€ par 1/2 part supplément­aire. Le taux de cette réduction D’IR serait dégressif pour les contribuab­les dont le RFR est compris entre 18 500 et 20 500 € (ou entre 37 000 et 41 000 € pour un couple) plus majoration éventuelle pour chaque 1/2 part suivante. PRÉLÈVEMEN­T À LA SOURCE. La mesure phare de ce projet de Budget vise à mettre en place le prélèvemen­t à la source de L’IR à l’horizon 2018 sans modifier ses modalités de calcul et en maintenant l’obligation de souscrire une déclaratio­n de revenus annuelle.

Cette réforme, dont l’objectif affiché est de moderniser le paiement de l’impôt et de le rendre contempora­in de la perception des revenus, soulève cependant de nombreux obstacles techniques et risque d’entraîner des conséquenc­es pratiques qui seront loin d’être simples à gérer pour les contribuab­les et les employeurs qui vont se transforme­r en percepteur­s de l’impôt. Nous reviendron­s en détail sur cette importante réforme, qui interviend­ra en 2018, dans le numéro 292 de janvier 2017 de Rfconseil, quand la loi de finances pour 2017 aura été définitive­ment votée. En attendant, vous trouverez ci-dessous le calendrier prévu de la mise en place de ce dispositif.

SECTEUR IMMOBILIER. Trois dispositif­s fiscaux spécifique­s seraient prorogés jusqu’au 31 décembre 2017 :

- le CITE (crédit d’impôt transition énergétiqu­e) avec possibilit­é de cumul avec l’écoptz sans condition de ressources pour les offres d’avances accordées à partir du 1er mars 2016, ;

- la réduction d’impôt Pinel ;

- la réduction d’impôt Censi-bouvard, mais seulement pour l’achat de logements dans des résidences étudiants ou pour personnes âgées/ handicapée­s (sauf dispositio­ns transitoir­es). Dans les résidences de tourisme, les logements achevés depuis plus de 15 ans ouvriraien­t droit, sous condition de location pendant 5 ans, à une nouvelle réduction d’impôt de 20 % au titre de travaux de rénovation énergétiqu­e, ravalement et adaptation aux handicapés votés pour tout l’immeuble en AG de copropriét­é entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019 (dans la limite de 22 000 € par logement).

Seraient en revanche supprimés le crédit d’impôt pour primes d’assurance contre les loyers impayés et la possibilit­é accordée aux nus-propriétai­res d’immeubles reçus par donation ou succession de déduire de leur revenu global jusqu’à 25 000 € de dépenses de grosses réparation­s supportées à partir du 1er janvier 2017 (sauf dispositio­ns transitoir­es).

MESURES DIVERSES. L’avantage fiscal accordé à hauteur de 50% des dépenses d’emploi d’un salarié à domicile prend actuelleme­nt la forme d’un crédit d’impôt pour les personnes en activité ou en recherche d’emploi, et d’une réduction d’impôt pour les contribuab­les retraités. À partir de l’imposition des revenus de 2017, il serait accordé sous forme de crédit d’impôt pour tous les contribuab­les et serait donc remboursé l’année suivante s’il excède l’impôt dû.

Par ailleurs, la réduction de droits de mutation à titre gratuit accordée au bénéficiai­re d’une donation ou succession ayant 3 enfants ou plus serait supprimée.

Enfin, les salariés et dirigeants venus de l’étranger pour prendre des fonctions en France à partir du 6 juillet 2016 pourraient bénéficier du régime attractif des impatriés et être exonérés D’IR sur le montant de certains revenus salariaux et patrimonia­ux pendant 8 ans au lieu de 5 ans.

Concernant les entreprise­s

TAUX DE L’IS. Le taux de L’IS actuelleme­nt fixé à 33 1/3 % serait ramené à 28 % en quatre étapes dans la perspectiv­e de sa généralisa­tion à toutes les entreprise­s à l’horizon 2020.

Le taux réduit de 15 % bénéfician­t aux PME (CA HT inférieur à 7630000 €) serait maintenu. En conséquenc­e, pour les exercices ouverts en 2017, ces PME seraient imposées au taux de 15 % jusqu’à 38 120 € de bénéfice, puis 28 % entre 38 120 et 75 000 € de bénéfice, puis 33 1/3 % au-delà de 75 000 € de bénéfice (voir tableau ci-dessous). Pour les entreprise­s dont le CA est compris entre 7,63 et 50 M€, le taux de L’IS serait de 28 % jusqu’à 75 000 € de bénéfice et 33 1/3 % au-delà. Pour les autres entreprise­s, le taux serait de 33 1/3 % quel que soit le niveau de bénéfice.

CRÉDITS D’IMPÔT. Le taux du Crédit d’impôt Compétitiv­ité Emploi (CICE) serait porté de 6 à 7 % des rémunérati­ons n’excédant pas 2,5 SMIC versées à compter du 1er janvier 2017. Les associatio­ns qui ne sont pas éligibles au CICE bénéficier­aient à partir de 2017 d’une mesure spécifique qui devrait être introduite par voie d’amendement gouverneme­ntal au travers d’un nouveau « crédit d’impôt de taxe sur les salaires » égal à 4 % des salaires inférieurs à 2,5 SMIC.

Le crédit d’impôt des métiers d’art serait prorogé jusqu’à fin 2019 et serait étendu aux entreprise­s de restaurati­on du patrimoine à partir du 1er janvier 2017.

Le taux du crédit d’impôt accordé au titre de certains investisse­ments réalisés en Corse jusqu’en 2020 passerait de 20 à 30 % pour les petites entreprise­s (moins de 11 salariés, CA ou total de bilan inférieur à 2 M€) à compter de 2017. En revanche, le crédit d’impôt prospectio­n commercial­e accordé aux PME exportatri­ces serait supprimé pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2017.

AUTRES DISPOSITIF­S INCITATIFS. Les allégement­s fiscaux accordés aux entreprise­s ayant le statut de « jeune entreprise innovante » (exonératio­n d’impôt sur les bénéfices, d’impôts locaux et de CET) seraient prolongés jusqu’à fin 2019. Les PME implantées dans les zones franches d’activité pour l’outre-mer bénéficier­aient en 2017 des mêmes taux d’abattement sur la base imposable (impôt sur les bénéfices, impôts locaux) qu’en 2016.

Enfin, l’amortissem­ent accéléré sur 12 mois des logiciels acquis serait supprimé pour les exercices ouverts à partir du 1er janvier 2017.

Véhicules : une fiscalité toujours plus verte

AMORTISSEM­ENT DES VÉHICULES. L’amortissem­ent des véhicules de tourisme (ou le loyer pour ceux qui sont loués

pour au moins 3 mois) n’est actuelleme­nt pas déductible pour la fraction du prix d’achat TTC qui dépasse 18 300 € ou 9 900 € pour les véhicules ayant un taux d’émission de CO2 supérieur à 200 g/km.

Pour les véhicules acquis à partir du 1er janvier 2017, la limite de déduction passerait à 30 000 € si leur taux d’émission est inférieur à 60 g/km (en pratique, les véhicules électrique­s et hybrides rechargeab­les). La limite de 9 900€ s’appliquera­it lorsque ce taux est supérieur à 155 g/km. Entre 60 et 155 g/km, la limite de déduction serait de 18 300€. Pour les années suivantes, le seuil d’émission de CO2 de 155 g/km serait progressiv­ement abaissé pour être ramené à 130 g/km en 2021.

MALUS. Les véhicules les plus polluants subissent une taxe additionne­lle à la carte grise dite « malus automobile » dont les conditions seraient durcies pour les véhicules faisant l’objet d’une réception communauta­ire à partir du 1er janvier 2017. Ainsi, le malus s’appliquera­it à partir d’un taux d’émission de CO2 de 127 g/km au lieu de 130. Par ailleurs, le nouveau tarif serait plus détaillé que l’actuel et s’échelonner­ait de 50 € pour 127 g/km à 10000 € au-delà de 191 g/km (au lieu de 8 000 € pour un taux supérieur à 200 g/km). BONUS. Corrélativ­ement, le « bonus automobile » qui gratifie les véhicules les plus vertueux serait recentré en 2017 (décret en attente de parution). Les voitures hybrides non rechargeab­les seraient privées de leur bonus de 750 €, tandis que les hybrides rechargeab­les conservera­ient leur incitation de 1 000 €. L’actuel superbonus de 10 000 € octroyé au titre de l’achat d’un véhicule électrique accompagné de la mise au rebut d’un véhicule diesel de plus de 10 ans devrait être maintenu. Enfin, un nouveau bonus devrait être instauré en faveur des véhicules deux-roues motorisés.

TVS : NOUVELLE PÉRIODE D’IMPOSITION. Le projet de loi de financemen­t de la sécurité sociale pour 2017 prévoit de modifier la période d’imposition de la taxe sur les véhicules de société (TVS) à compter du 1er janvier 2018 pour la faire coïncider avec l’année civile. La taxe serait alors à déclarer et à payer au plus tard le 15 décembre. De ce fait, en 2017, les sociétés concernées devraient verser la TVS sur 5 trimestres au lieu de 4. Pour assurer la transition, des mesures spécifique­s seraient prévues concernant les véhicules en location et ceux appartenan­t aux dirigeants ou salariés.

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