RF Conseil

SE REPÉRER ENTRE ACCORD DE BRANCHE ET ACCORD D’ENTREPRISE

-

La réforme du code du travail consacre la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche. Mais, dans certains domaines, la branche demeure la norme de référence. La nouvelle hiérarchie entre les deux types d’accord s’applique depuis le 24 septembre 2017. Les thèmes possibles de négociatio­n se répartisse­nt en trois blocs.

ACCORD DE BRANCHE PRIORITAIR­E

Un premier bloc couvre tous les domaines (voir l’article L. 2253-1 du code du travail) dans lesquels la convention de branche prévaut obligatoir­ement sur l’accord d’entreprise, quelle que soit sa date de conclusion (verrouilla­ge de droit).

Dans cette liste, on retrouve la plupart des thèmes déjà régis en priorité par les accords de branche (salaires minima hiérarchiq­ues, classi cations, durée minimale de travail pour les salariés à temps partiel, taux de majoration des heures complé- mentaires, etc.). Sur tous ces points, la réforme n’entraîne donc pas de modi cation de fond.

BLOC « INTERMÉDIA­IRE »

Le deuxième bloc dé nit les domaines (voir l’article L. 2253-2 du code du travail) dans lesquels la convention de branche peut interdire toute dérogation défavorabl­e aux salariés par un accord d’entreprise ultérieur (verrouilla­ge facultatif). Sont concernées, par exemple, la prévention des e ets de l’exposition aux facteurs de risques profession­nels ou encore les primes pour travaux dangereux ou insalubres.

Voici les clés pour comprendre comment s’articulent désormais ces deux types d’accord.

ACCORD D’ENTREPRISE PRIORITAIR­E

IPour tous les autres domaines qui n’appartienn­ent pas au premier ou au deuxième bloc, l’accord d’entreprise prévaut sur les clauses de la convention de branche ayant le même objet, que l’accord ait été conclu avant ou après l’entrée en vigueur de cette convention. Et ce, même si l’accord d’entreprise est défavorabl­e au salarié.

À titre d’exemple, il est donc théoriquem­ent possible de remettre en cause, par accord d’entreprise, le montant d’une prime d’origine convention­nelle, voire la supprimer (en la remplaçant par autre chose, voire sans contrepart­ie), sous réserve, bien évidemment, que les syndicats (ou les salariés ; voir encadré) acceptent de signer un tel accord.

Source. Ordonnance 2017-1385 du 22 septembre 2017, art. 1, JO du 23

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France