RF Conseil

LE REGARD DU FISC SUR LES CADEAUX D’AFFAIRES

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O rir des cadeaux à ses relations d’a aires est une coutume en fin d’année. Mais sachez qu’en cas de contrôle fiscal, le poste « cadeaux » est souvent examiné à la loupe. Une bonne raison pour prendre certaines précaution­s.

DÉDUCTION SOUS SURVEILLAN­CE

Les cadeaux de toute nature sont en principe déductible­s du résultat imposable pour autant que leur valeur ne soit pas « exagérée ». Une notion appréciée au cas par cas par le sc au vu des circonstan­ces propres à l’entreprise (usages de la profession, taille de l’entreprise…). Celle-ci doit, par ailleurs, justi er que ce geste a été engagé dans son intérêt en arguant d’éléments précis et factuels (développem­ent de l’exploitati­on, progressio­n des ventes, maintien des bonnes relations commercial­es…). Si l’intérêt direct de l’entreprise ne peut être prouvé, cette condition su t à elle seule à motiver la réintégrat­ion de la dépense, indépendam­ment du caractère exagéré ou non des cadeaux concernés.

Lorsque l’entreprise rembourse à un dirigeant les cadeaux qu’il a o erts pour son compte, la charge est déductible si les conditions ci-dessus sont satisfaite­s, le remboursem­ent étant exonéré D’IR pour le dirigeant. À défaut, il s’agit d’un complément de rémunérati­on imposable. FORMALITÉS. Si le montant total des cadeaux octroyés dans l’année dépasse 3 000 €, il faut les mentionner sur le relevé des frais généraux n° 2067 (ou dans le cadre spécial de la déclaratio­n n° 2031 pour une entreprise individuel­le). Cette limite de 3 000 € ne prend pas en compte les objets spécialeme­nt conçus pour la publicité et dont la valeur n’excède pas 69 € TTC par béné ciaire. Si une omission n’expose pas à la réintégrat­ion de la dépense, une amende de 5 % des sommes non déclarées (1 % si elles sont réellement déductible­s) peut en revanche être in igée. Elle peut être évitée si l’entreprise répare son omission spontanéme­nt ou à la première demande du sc.

UN CONSEIL. Pour éviter les risques de réintégrat­ion des cadeaux dans le résultat imposable, il est indispensa­ble de pouvoir identi er précisémen­t le nom et la qualité du destinatai­re de chaque cadeau et de conserver des éléments de preuve matérielle et factuelle attestant que les dépenses ont bien été engagées dans l’intérêt de l’entreprise.

ET LA TVA ?

IMême si l’opération est e ectuée dans l’intérêt de l’entreprise, la TVA grevant le coût d’achat ou de fabricatio­n d’un bien cédé sans rémunérati­on ou moyennant une rémunérati­on inférieure à la normale n’est, en principe, pas récupérabl­e. Exception : la TVA d’amont est déductible en totalité lorsque la valeur totale des cadeaux o erts à une même personne sur une année n’excède pas 69 € TTC, Ce montant s’entend du prix d’achat ou de revient y compris les frais annexes (emballage, port…).

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