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OBTENIR RÉPARATION EN CAS DE VOL DE MARCHANDIS­ES TRANSPORTÉ­ES

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La réparation due par le transporte­ur n’est pas limitée s’il commet une faute inexcusabl­e.

En cas de vol de marchandis­es, la responsabi­lité du transporte­ur obéit aux prévisions du contrat conclu entre les parties. À défaut de contrat spéci que, elle est régie par un contrat type applicable aux transports routiers de marchandis­es.

RESPONSABI­LITÉ DU TRANSPORTE­UR

INDEMNISAT­ION PLAFONNÉE. Le contrat type limite le montant de l’indemnisat­ion due par le transporte­ur en cas de perte de la marchandis­e. Lorsqu’un contrat est signé entre les parties, la responsabi­lité du transporte­ur est souvent plafonnée par des clauses limitative­s.

Sauf faute inexcusabl­e du transporte­ur. Qu’il découle du contrat type ou du contrat passé avec le transporte­ur, le plafonneme­nt de la réparation est écarté uniquement si l’on peut reprocher au transporte­ur une faute inexcusabl­e. En quoi consiste cette faute ?

UNE FAUTE IMPOSSIBLE À ÉTABLIR ? On a pu le croire car la faute inexcusabl­e est souvent écartée même lorsque le transporte­ur a fait preuve d’une négligence agrante. Ainsi pour un transporte­ur qui se gare en dehors du parking de la gendarmeri­e où il stationne habituelle­ment (cass. com. 13 décembre 2016, n° 15-16027). De même pour celui qui laisse la remorque dételée pendant un week-end sur une bretelle d’accès à une zone industriel­le (cass. com. 13 décembre 2017, n° 16-17542).

FAUTE INEXCUSABL­E RETENUE

CONSCIENCE DE LA PROBABILIT­É DU VOL. La faute inexcusabl­e du transporte­ur suppose qu’il soit conscient du risque de dommage et accepte de le prendre sans raison valable. Indulgents, les juges écartent le plus souvent cette faute estimant

Ique rien ne prouve que le chau eur ait eu conscience de la probabilit­é du vol. ILLUSTRATI­ON. Une a aire récente illustre pourtant les circonstan­ces dans lesquelles une prise de risque particuliè­re du transporte­ur permet de retenir sa faute inexcusabl­e.

La livraison d’un stock de téléviseur­s à un distribute­ur est con ée à un transporte­ur. Au cours du transport, le chau eur stationne son camion pendant une nuit sur un terrain non surveillé. Une grande partie des colis est volée. Lorsque sa responsabi­lité est recherchée, le transporte­ur invoque le plafonneme­nt de sa responsabi­lité. Sans succès. Plusieurs éléments permettent ici de caractéris­er une faute délibérée et non une simple négligence : un stationnem­ent de nuit en contradict­ion avec les instructio­ns reçues ; sur un site isolé en pleine campagne avec accès direct à la voie publique, sans aucune surveillan­ce ; un chargement composé de nombreux colis facilement transporta­bles ; une remorque non cadenassée ; la nécessaire connaissan­ce par le transporte­ur de la valeur du chargement. Ces circonstan­ces, additionné­es les unes aux autres, établissen­t que le transporte­ur était nécessaire­ment conscient de la probabilit­é d’un vol, et qu’il a accepté ce risque. Sa faute inexcusabl­e permet à l’expéditeur d’obtenir la réparation intégrale de son dommage (cass. com. 21 novembre 2018, n° 17-17468).

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