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CRÉATION DE VOTRE SITE INTERNET : COLLABOREZ AVEC LE PRESTATAIR­E

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Une entreprise a récemment appris à ses dépens ce qu’il en coûte de ne pas fournir au prestatair­e les informatio­ns nécessaire­s.

DES OBLIGATION­S RÉCIPROQUE­S

Certes, le prestatair­e est tenu d’une obligation de conseil et d’informatio­n visà-vis de son client, même profession­nel. La délivrance de ce conseil implique qu’il prenne l’initiative de se renseigner auprès du client, qu’il recueille les informatio­ns pertinente­s au moment de la commande. Pour autant, le client ne doit pas être attentiste. En e et, l’obligation du vendeur trouve sa limite dans le devoir qui pèse sur le client de collaborer en vue du succès de l’opération. Ce dernier a tout intérêt à con er au prestatair­e toutes les informatio­ns utiles dont il dispose. À mettre toutes les chances de son côté pour éviter d’être dans son tort en cas de litige avec le prestatair­e.

UNE HISTOIRE VRAIE

Une société spécialisé­e dans la vente de vêtements sur Internet con e à un prestatair­e la refonte de son site. Elle signe un devis de 17 000 €, puis verse un acompte de 6 800 €. Mais, au moment de payer le solde, elle refuse sous prétexte que l’entreprise n’a pas e ectué les prestation­s commandées.

Le prestatair­e obtient une injonction de payer à son encontre. La société s’y oppose : elle refuse toujours de payer et demande même la restitutio­n de l’acompte versé. L’a aire se poursuit devant le tribunal, puis devant la cour d’appel et va même jusqu’en cassation.

Les arguments du prestatair­e sont toujours les mêmes : grâce à un constat d’huissier, il a pu prouver que non seulement il n’a pas manqué à ses obligation­s (il a bien livré un nouveau site), mais encore il produit plusieurs courriers attestant qu’il

Ia vainement réclamé des informatio­ns à la société et que celle-ci ne les lui a pas fournis.

De son côté, la société prétend que les conditions générales de vente du prestatair­e ne lui ont pas été remises, qu’elle n’en avait jamais eu connaissan­ce. De telle sorte qu’elle n’était pas tenue par la clause du contrat intitulée « collaborat­ion et obligation­s du client ».

Au nal, c’est le prestatair­e qui gagne son procès et obtient la condamnati­on du client à lui verser le solde du prix assorti des intérêts au taux prévu par le contrat.

Les juges ont, en e et, estimé que la conception ou la refonte d’un site Internet exige la participat­ion active du client, tenu de fournir au prestatair­e les informatio­ns sans lesquelles celuici ne peut mener à bien sa mission. Cette collaborat­ion du client fait donc nécessaire­ment partie de ses obligation­s (cass. com. 5 juin 2019, n° 17-26360).

À savoir. Cette obligation de collaborer de l’acheteur ne s’arrête pas à l’achat d’un site Internet. D’une façon générale, elle s’impose tout particuliè­rement à l’acheteur dans le domaine informatiq­ue.

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