RF Conseil

TÉLÉTRAVAI­L : ZOOM SUR 4 QUESTIONS PRATIQUES

-

Le deuxième confinemen­t a donné une seconde vie au télétravai­l, qui est désormais la règle partout où il est possible.

DOIS-JE PRENDRE EN CHARGE LES FRAIS DES TÉLÉTRAVAI­LLEURS ?

Si vous relevez de L’ANI du 19 juillet 2005 (voir dossier Rfconseil 332, p. 15), vous devez supporter certains coûts liés au télétravai­l. Si tel n’est pas le cas, rien ne vous y oblige. Toutefois, pour éviter un litige futur, il peut être pertinent de traiter ce sujet. D’autant que les juges considèren­t que l’employeur doit prendre en charge les frais exposés par un salarié pour les besoins de son activité profession­nelle et dans l’intérêt de l’entreprise.

Concrèteme­nt, vous pouvez par exemple prévoir dans un document de rembourser l’abonnement mensuel Internet de votre salarié (sur justi catifs et au prorata du nombre de jours télétravai­llés).

QUID DU REMBOURSEM­ENT DE LA MOITIÉ DU PASS NAVIGO ?

La loi vous oblige à prendre en charge 50 % du prix des titres d’abonnement­s à des transports publics de personnes souscrits par le salarié pour son trajet domicile - lieu de travail. Le ministère du Travail a récemment fait le point au sujet des télétravai­lleurs.

S’agissant des abonnement­s mensuels ou hebdomadai­res, l’obligation de prise en charge continue de s’appliquer si le télétravai­l s’e ectue par alternance (ex. : 1 ou 2 jours par semaine ou une semaine sur deux). Mais si le salarié est en situation de télétravai­l « en continu » sur le mois ou la semaine, cette obligation tombe.

Pour les abonnement­s annuels, les employeurs sont invités à maintenir la prise en charge des abonnement­s de transport des salariés qui n’ont pu procéder à la suspension de leur contrat d’abonnement pour le(s) mois non utilisé(s).

UN TÉLÉTRAVAI­LLEUR EST CONNECTÉ EN PERMANENCE. QUE FAIRE ?

Le télétravai­l peut générer une hyperconne­xion des salariés. En tant qu’employeur, vous devez faire respecter à tous, quel que soit leur niveau dans la hiérarchie, une «déconnexio­n». L’enjeu : respecter (et leur faire respecter) leurs droits à repos et à congés. Faute de quoi, vous vous exposez à divers contentieu­x (ex. : burn-out du salarié qui ne se déconnecte pas assez et vous en rend responsabl­e, réclamatio­n du paiement d’heures supplément­aires).

Votre action peut consister à rédiger des consignes claires au sein d’une charte ou d’une note de service. Par exemple : fermer l’accès au serveur à certaines heures, envoyer un mail d’alerte lorsque le salarié se connecte pendant les périodes ou les heures chômées, rappeler les bonnes pratiques (respect des horaires, utilisatio­n raisonnée de la messagerie et du téléphone, etc.).

L’ENTRETIEN PRÉALABLE AU LICENCIEME­NT PEUT-IL SE FAIRE EN VISIO ?

En principe, l’entretien préalable à un licencieme­nt est un entretien physique durant lequel le salarié peut être assisté. Bien que les textes ne le prévoient pas dans cette hypothèse, vous pourriez, à notre sens, recourir à la visioconfé­rence, compte tenu du contexte de crise sanitaire. Mais attention : il vous faut l’accord préalable du télétravai­lleur, utiliser un dispositif permettant d’identi er les personnes présentes et vous assurer que le conseiller du salarié peut y participer. Dans l’incertitud­e, la prudence reste de mise.

Newspapers in French

Newspapers from France