RF Conseil

Une histoire vraie

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L’associé majoritair­e d’une SAS souhaite céder ses parts et demande au minoritair­e s’il entend préempter. Le minoritair­e refuse de préempter aux conditions indiquées. Peu après, il est exclu de la société en raison de son absence répétée aux assemblées. En effet, les statuts de la société stipulent qu’en cas de désintérêt d’un associé manifesté par son absence répétée aux assemblées, son exclusion peut être prononcée.

Le minoritair­e estime avoir été exclu à tort et demande en justice l’annulation de son exclusion. Selon lui, l’absence répétée aux assemblées ne suffit pas à justifier son exclusion.

Il perd son procès. Selon les juges, dès lors que les statuts l’ont prévu, le désintérêt peut être caractéris­é par la seule absence répétée d’un associé aux assemblées. En l’occurrence, le minoritair­e ne s’était pas rendu aux quatre dernières assemblées générales ordinaires, ainsi qu’à l’assemblée générale extraordin­aire qui a suivi. Il n’avait pas non plus participé à la réunion préalable à son exclusion à laquelle il avait été convoqué. Le motif d’exclusion était donc bien caractéris­é et la procédure statutaire d’exclusion avait été respectée.

Le minoritair­e prétendait aussi que son exclusion était abusive car elle aurait eu pour seul objectif de l’empêcher de préempter les actions de l’associé majoritair­e à de meilleures conditions (en effet, au moment de l’exclusion, le majoritair­e savait que la cession se réaliserai­t à des conditions plus favorables que celles initialeme­nt proposées). Cet argument du minoritair­e a été rejeté car il n’a pas démontré en quoi son exclusion, opérée dans les conditions et pour un motif prévus par les statuts, était destinée à l’empêcher de préempter à des conditions meilleures (cass. com. 14 octobre 2020, n° 18-19181).

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