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Des incitation­s fiscales à l’abandon de loyers

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Outre les mesures adoptées au printemps, un nouveau crédit d’impôt vise à inciter les bailleurs d’entreprise­s à leur consentir des abandons de loyers.

Avec la crise sanitaire, nombre d’entreprise­s éprouvent actuelleme­nt le plus grand mal à régler leurs loyers. Plusieurs dispositio­ns scales temporaire­s sont destinées à encourager les bailleurs à y renoncer.

Un crédit d’impôt exceptionn­el de 50 %

Un crédit d’impôt exceptionn­el destiné à encourager les bailleurs d’entreprise­s à annuler tout ou partie des loyers qui leur sont dus pendant la période d’applicatio­n des restrictio­ns de déplacemen­t (dont le terme n’est pas encore connu) va être créé. Le texte instaurant cet avantage scal et ses modalités est en cours de discussion au Parlement dans le cadre du projet de loi de nances pour 2021.

En l’état actuel du texte, seraient concernés les abandons dé nitifs de loyers correspond­ant à des locaux dont le locataire emploie moins de 5 000 salariés, fait l’objet d’une fermeture d’accueil au public ou exerce son activité principale dans certains secteurs (hôtellerie, restaurati­on, cinéma, voyagistes…).

Le crédit d’impôt accordé au bailleur serait de 50 % du montant des loyers abandonnés pendant la période concernée (dans la limite de 800 000 € par entreprise locataire), ceux-ci étant retenus à hauteur des 2/3 si le locataire emploie plus de 250 salariés. Selon le cas, il serait imputable sur l’impôt sur le revenu dû par le bailleur au titre de l’année 2021 ou sur son IS dû au titre des exercices clos à compter du 31 décembre 2021 ; l’excédent serait remboursé au bailleur, le cas échéant.

Fiscalité dérogatoir­e pour les loyers non perçus

Le bailleur qui renonce à percevoir, entre le 15 avril et le 31 décembre 2020, des loyers dus par une entreprise béné cie d’un régime scal de faveur.

SI LE BAILLEUR EST UNE PERSONNE PHYSIQUE OU UNE SCI. Il n’a pas à inclure dans ses revenus fonciers les loyers et accessoire­s qu’il a renoncé à percevoir, mais il peut continuer à déduire les charges foncières correspond­antes (charges de propriété, intérêts d’emprunt). Ceci à une condition : l’entreprise locataire et le bailleur ne doivent pas avoir de lien de dépendance (tel est le cas si l’une des parties détient directemen­t ou par personne interposée la majorité du capital de l’autre ou y exerce en fait le pouvoir de décision, ou bien si elles sont l’une et l’autre contrôlées par une même tierce entreprise). Si l’entreprise locataire est exploitée par un ascendant, descendant ou membre du foyer scal du bailleur, celui-ci doit justi er par tous moyens des di cultés de trésorerie du locataire.

SI LE BAILLEUR EST UNE ENTREPRISE RELEVANT DES BIC. Les abandons de loyers et accessoire­s sont intégralem­ent déductible­s de son résultat imposable sans que le bailleur ait à justi er qu’il a agi dans son propre intérêt. Là aussi, l’entreprise locataire ne doit pas avoir de lien de dépendance avec le bailleur. Ces dispositio­ns sont applicable­s aux exercices clos à compter du 15 avril 2020.

SI LE BAILLEUR RELÈVE DES BNC. Les abandons de loyers ne constituen­t pas une recette imposable et les charges correspond­antes peuvent continuer à être déduites. Sources. loi 2020-473 de finances rectificat­ive pour 2020 du 25 avril 2020, art. 3 ; projet de loi de finances pour 2021, adopté en 1re lecture par L’AN le 20 octobre 2020, art. 43 nouveau

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