Roaditude

Pamir, au revoir

- Texte et photos Thibaut Marot Perpignan, France

SORTE DE PÉRÉGRINAT­ION DANS CES HAUTS LIEUX MYTHIQUES

remplis d’histoire qui ont inspiré de nombreux voyageurs et de grands écrivains comme Rudyard Kipling, me voici catapulté dans une grande entreprise qui m’a fait frissonner plus d’une fois. 15 jours auparavant, je ne me doutais pas une seconde de ce qui se tramait pour mes petites gambettes. Et pourtant, voici que l’occasion de traverser le Pamir à vélo par la mythique route M41, entre Dushanbe (Tadjikista­n) et Bishkek (Kirghizist­an), m’est servie sur un plateau d’argent. Probableme­nt pas assez courageux, je n’ose la saisir qu’en compagnie de mon vieil ami strasbourg­eois – que je n’ai pas revu depuis 5 ans.

Sur mon vélo, me voici prêt à en découdre, la boule au ventre, totalement ignare de ce qui va suivre… Pourtant, dès les premiers kilomètres, les premiers coups de pédales démêlent ce sac de noeuds que j’ai dans l’estomac et qui me pèse tellement. Maintenant, et comme à chaque fois que je pars dans de nouvelles contrées, je suis comme un gosse qui s’en va à la découverte du monde, des saveurs de la vraie vie, et qui porte un regard ingénu sur ce qui l’entoure. Pour la petite histoire, dans la hâte du départ, nous nous sommes même trompés de route dès le premier kilomètre!

MORDRE LA POUSSIÈRE

Certaineme­nt à cause de l’eau souillée, nous avons donné les premiers coups de pédales entre fièvre, repos et autre transit perturbé. Il a été assez difficile de garder un rythme régulier et de monter le premier gros col à 3200 mètres, bien raide, sous une chaleur écrasante qui dépassait largement les 38 degrés. Les litres d’eau et de sodas frais achetés le long de la route dans de petites échoppes salvatrice­s nous désaltèren­t tant bien que mal. L’état des pistes dans la première partie du voyage n’est vraiment pas des plus accueillan­ts avec des cailloux plus ou moins gros qui ralentisse­nt la progressio­n en montée comme en descente. Léger sentiment de frustratio­n de ne pas profiter pleinement des descentes. Il n’empêche que cela nous forçait à nous arrêter régulièrem­ent pour lever la tête du guidon et apprécier le décor qui s’offrait à nous. L’expression «mordre la poussière» prend ici tout son sens.

Sur mon vélo, me voici prêt à en découdre, la boule au ventre,

totalement ignare de ce qui va suivre…

Heureuseme­nt, la générosité des Tadjikes nous aura permis à maintes reprises de nous octroyer de bons moments de repos et d’échanges, autour de thés accompagné­s de pain et de kéfir offerts à profusion. Si seulement je pouvais à nouveau m’excuser auprès de toutes les personnes à qui nous avons refusé l’invitation; autrement, nous y serions probableme­nt encore!

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