Quand le Grand Tour de Suisse électrise la route
Du 16e au 19e siècle, la jeunesse dorée d’Europe avait coutume de parfaire son éducation aristocratique en s’octroyant un voyage reliant les grandes villes d’Europe: France,Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Italie, avant une ouverture progressive aux autres régions du pourtour méditerranéen, faisaient partie des destinations prisées par les jeunes nobles pour élever leur intérêt envers le monde. Et parfaire, avant ou après leurs études, des connaissances fondées à l’époque sur les Humanités grecques et latines. Occuper une jeunesse désoeuvrée, soigner des chagrins d’amour, développer la curiosité, la sociabilité ou la vie sentimentale comptaient parmi les objectifs collatéraux d’un périple devenu, dans l’imaginaire, un modèle initiatique adapté à un monde moderne moins socialement clivé.
Si le programme étudiant européen Erasmus a longtemps fait figure d’héritier de cette tradition, le Grand Tour de Suisse est sans doute sa plus fidèle et authentique réincarnation.Avec ses 44 étapes traversant huit cantons, il rappelle ces grands voyages formateurs et artisans d’une curiosité à hauteur de regard et de coeur. Il a réussi à imposer de Lugano à Zermatt, d’Appenzell à Saint-Moritz ou de Zurich à Berne, l’idée selon laquelle un pays se visite et se connaît par les routes vivantes plutôt que les autoroutes, les chemins témoins d’une Histoire, d’une richesse culturelle et d’une majesté scénique très souvent insoupçonnées, sans oublier les populations qui les bordent et les font vivre. Désormais adapté à la mobilité douce et aux voitures électriques, son parcours est jalonné de 300 bornes de recharge. L’E-Grand Tour de Suisse ouvre la voie à un plaisir de conduite et de découvertes toujours plus grand.
Désormais adapté à la mobilité douce et aux voitures électriques, L’E-Grand Tour de Suisse ouvre la voie à un plaisir de conduite
et de découvertes toujours plus grand.
FÉE ÉLECTRIQUE
«Avec ma précédente voiture essence, ma consommation grimpait à près de 10€ aux 100 km.Avec une électrique, j’atteins les 4€ aux 100km, en tarif de recharge de nuit » témoigne Michel, touriste belge rencontré en haut du funiculaire du Mont Pèlerin, au Nord de Vevey, et sur le point de prendre les routes viticoles du Lavaux, classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Il est intarissable sur les contrastes du pays helvète, dont il vante l’excellence des infrastructures routières, «quand on veut prendre le temps de s’écarter des autoroutes », comme les trésors d’histoire médiévale : le pont de la Chapelle à Lucerne, l’abbaye de Saint-Maurice ou celle de Saint-Gall,