Rock & Folk

Zorro, le retour

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Ainsi donc Philman s’émeut du vilain Prince qui vient “releverles­compteurs” dans notre beau pays, oh le vilain ! A 143 euros la place, bouh c’est pas beau ! C’est vrai que les Rolling Stones, au hasard hein, sont de véritables exemples en la matière, vantés par le même Philman dans Rolling Stones magazine, euh pardon dans Rock&Folk numéro je ne sais plus très bien, vous retrouvere­z pour moi. Il y disait en substance, que nos preux chevaliers avaient un train de vie coûteux, des hôtels, des limos, tout ça, tout ça... et qu’ils avaient tout compris en faisant payer les méchants banquiers, banquiers devant lesquels ils s’étaient produits moyennant beaucoup. Ces mêmes pierres qui amassent maousse avec des prix de place pour le Stade De France à 15,00 euros. Ah non pardon, je me suis trompé dans la virgule. Eh oui, les gars, désolé, mais vos Glimmer Twins ne sont en fait que les Lehman Brothers, dont vous continuez à narrer les aventures, enfin les répétition­s au fin fond de la banlieue que même Keith un jour il est pas venu dites donc. Vous vous obstinez à nous parler de types qui se font anoblir par la reine, vendent leur déglingue soigneusem­ent mise en scène pour Vuitton, pas Johnny Walker ni Marlboro, non non, pour des sacs dont le prix pourrait nourrir 15 familles lambda pendant 3 mois. J’exagère ? Bien sûr, mais pas autant que ces yuppies qui se côtoient encore sur scène juste pour le pognon, quand l’un a traité l’autre de p’tite bite devant des millions de lecteurs. Prince lui, dont je ne fais pas partie du fan-club, ne conçoit pas sa musique comme une start (me) up, encore une pub tiens, désolé, mais bien comme un artiste, qu’il est, qu’on l’aime ou non. Lui a perdu des plumes dans son combat contre le système des maisons de disques, vos papis les ramassent pour se les mettre là où ça fait joli, enfin il paraît. Vos soi-disant rockers grattent leurs cordes de guitare parce que les billets de Tac-O-Tac, ça serait trop visible. Gagner de l’argent avec sa production artistique ne me pose aucun problème. Les AC/DC sont blindés de thunes mais eux braquent pas la banque chaque fois qu’ils montent sur scène. A ce propos, le riff master c’est Angus Young et certaineme­nt pas votre Keith qui n’a de pirate que le bandana qu’il porte pour cacher ses rides. Clairement ils ne sont pas Robin des Bois. Nirvana a éclaté les compteurs sans chercher à le faire et surtout sans chercher à devenir riche par tous les moyens. Une de leur musique dans une pub ? Clairement non, ces mecs ont une éthique, pardon du gros mot. Je ne demande pas au rock d’être prolo, plein de musiciens viennent du milieu bourgeois et d’école d’art. Par contre, je lui demande d’être honnête et surtout de ne pas me prendre pour une vache à lait, et accessoire­ment pour un con. Pour les Stones donc, c’est raté. Je ne les ai jamais vus en concert, me refusant à financer la 17e villa de Jagger ou la 129e bague en argent de Richards, fût-elle à tête de mort. Allez plutôt faire un triomphe sur scène à Pinback, Crocodiles, Parquet Courts et à tous ceux dont le compte en banque tire la langue pour de vrai, lui, et arrêtez de voir du rock là où il n’y en a plus depuis longtemps. Gros bisous. YANN SOYE (courriel) ce niveau. Pas de temps mort. High energy non-stop ! Ce soir le Jon Spencer Blues Explosion nous a rappelé cette évidence : le rock’n’roll c’est à fond ou ça n’a pas lieu d’être. Ce soir le Jon Spencer Blues Explosion n’a pas été le plus grand groupe de rock’n’roll de la planète. Il a simplement été le seul à en jouer pour de vrai ! Prosternon­s-nous devant Jon Spencer, Judah Bauer & Russel Simmins. Ladies & Gentlemen : Blues Explosion ! JOHN JACQUIN (courriel)

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