The Black Angels
BLUEHORIZON A ceux qui n’auront pas eu le courage de faire la queue au dernier Disquaire Day, le groupe texan ressort, et pas qu’en vinyle 10 pouces, ce mini-album inédit paru voici trois mois. Une aubaine en vérité, parce que les Black Angels n’ont eu de cesse de bonifier leur ouvrage, affinant avec les années leur rock psyché élémentaire vers un ailleurs plus mélodieux — en tout cas plus mélodieux que BRMC, les autres soutiers de cette scène. Après le très bon “Indigo Valley”, le quintette d’Austin en réfère à nouveau aux éléments naturels, “Clear Lake Forest” étant selon le groupe un nouveau “périplesonique” garni de “7comptesoùilestquestion dediamants,debourreauxetdevagues decristal”. Pour ceux qui n’auraient pas pris la fuite après telle description, il s’agit de préciser qu’Alex Maas et ses amis ne sont pas pour autant dans un trip heroic fantasy progressif. Ce mini-album dont les White Stripes n’auraient pas renié la pochette ne déroge pas à la tradition de solidité des Black Angels, groupe trippant mais nobullshit. Depuis qu’ils possèdent leur propre studio, ces quatre barbus et leur batteuse peuvent en revanche délirer avec quantité de trouvailles au grain sixties : orgue, reverb, tambourin, fuzz. Et cela, comme toujours, sonne fort bien. Difficile de ne pas déceler ici divers hommages au Velvet Underground, via l’hypnotisant “Sunday Evening” et les parties de guitare de “Linda’s Gone”, “European Son” en diable. Ailleurs, sur le lancinant “Diamond Eyes”, sur “The Flop” et “An Occurrence”, dominés par les nappes acides de Vox Continental et le chant perçant d’Alex Maas, le groupe demeure ce paradoxe : une valeur sûre du rock psychédélique. BASILE FARKAS