Lettre du mois
Rock&Folk, ne tournons pas autour du pot : toute la chose autour du rock’n’roll, qui fête là, en 2014, ses 60 ans, est basée sur un phénomène essentiel, exponentiel de désir, point. Celui-là même qui nous maintient en vie ! Désir de s’y réaliser qui va de pair avec celui de se faire la fille, et de façon générale le rock est basé sur l’énergie brute de décoffrage, de sensualité qui le provoque, ce désir... D’où, j’imagine, son incompatibilité chronique avec l’ère cybernétique de la dématérialisation et de ses écrans tactiles, ses fichiers numériques, forcément pas très excitants... Il est évident qu’en 2014 le rock n’a plus (ou moins) vocation à être ce vecteur de messages politiques comme il pouvait l’être par le passé, ou à être ce piège à filles redoutable, ce qui réduit considérablement, c’est vrai, son rayonnement. Comme l’a déjà évoqué Noel Gallagher, la culture du tweet semble être sur le point de terrasser celle, ancestrale, du songwriting : écrire une chanson aujourd’hui ne semble plus aussi viscéral que de continuer à évoluer au coeur de ce jeu vidéo qu’est devenu notre vie... Ainsi, smartphone en main, nous documentons (dans les concerts, ou ailleurs) la fuite de cet élan participatif pur, suscité à l’origine par le rock. Et dans ce grand jeu vidéo, incidemment, le rock, tellement obnubilé par sa vision du monde ne s’est simplement pas rendu compte que si on pouvait rassembler autrefois