Rock & Folk

Interpol

“El Pintor”

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PIAS

On croyait l’affaire pliée, après le départ de Carlos Dengler il y a quatre ans. Le groupe, sans trouver son remplaçant, a pourtant acquis depuis le statut de valeur sûre dans les festivals du monde entier et attire toujours autant de monde. Paul Banks a d’ailleurs enregistré avec brio toutes les parties de basse sur ce nouvel opus. Moins inégal que l’album homonyme de 2010, les musiciens semblent revenir aux fondamenta­ux. Dès la première note, on reconnaît le son caractéris­tique des New-Yorkais. Il faut attendre la deuxième écoute pour prendre conscience de la qualité de ces chansons. Malgré le côté frontal et sans fioritures des arrangemen­ts, les mélodies sont loin d’être évidentes. La nouveauté vient surtout des voix. Paul Banks est moins timoré et chante même parfois dans les aigus (l’excellent “Everything Is Wrong”). Les choeurs sont très présents et plus francs du collier. Sur “Same Town New Story”, le lick de guitare arabisant hypnotise alors que le rythme repose sur un pied, la batterie n’apparaît que sur la conclusion comme un disco trop lent. Tous ces détails montrent qu’après quinze ans de carrière, le groupe a encore beaucoup à dire, et il le fait avec classe et subtilité. Le magistral “Tidal Wave”, sans aucun doute le titre le plus fort du disque, aurait pu être sur son brillant deuxième album. Contrairem­ent à d’autres formations qui finissent par saturer de leur propre musique, et font croire à un pseudo-renouvelle­ment créatif en singeant les Talking Heads, les membres d’Interpol ne se lassent pas de faire du Interpol. C’est pour ça qu’on les aime. BRIAG MARUANI

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