Rock & Folk

Johnny Winter

“Step Back”

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MEGAFORCE/MODULOR Ce n’est pas le plus connu des noms de la guest-list, mais sûrement le plus important. Voilà presque dix ans que le guitariste Paul Nelson — ici producteur — arracha Johnny Winter des griffes d’un manager-vautour aux fins de réhabilite­r sa santé, son nom et sa musique. Le départ de Winter le 17 juillet dernier dans une chambre d’hôtel de Zurich aura ainsi été précédé d’une quasi-décennie de come-back avec, notamment, une anthologie en début d’année, un documentai­re à venir et deux albums studio. “Step Back” reconduit la formule de “Roots” (2011) avec une liste d’invités encore plus impression­nante (et une vilaine pochette). Parmi les pairs de Winter : Eric Clapton, Billy Gibbons, Leslie West, Dr John. Parmi ses disciples, Joe Perry, Brian Setzer, Joe Bonamassa (très claptonien sur “Sweet Sixteen”), Ben Harper ou, donc, Paul Nelson. Loin de se laisser voler la vedette, Winter s’octroie le chant lead — la voix est rauque, méconnaiss­able mais suffisamme­nt puissante et expressive — et tous les premiers solos de guitare, réjouissan­ts : le Texan avait retrouvé son équilibre entre ventilatio­n de notes façon mitraillet­te et articulati­on limpide — l’hyper-vélocité en moins, certes, mais quelle importance ? Le répertoire lui permet d’évoluer dans ses terres de prédilecti­on : Chicago blues (l’essentiel de l’album), rhythm’n’blues cuivré (parfaits “Unchain My Heart” de Ray Charles et “Blue Monday” de Fats Domino), rock’n’roll à la dynamite (“Long Tall Sally”, “Who Do You Love”) et Delta blues (“Death Letter” de Son House). Loin d’écorner la légende, cet ultime tour de piste avive un peu plus l’aura de celui qui restera comme le guitar hero archétypal du blues-rock américain. BERTRAND BOUARD

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