Rock & Folk

Joe Satriani

“THE COMPLETE STUDIO RECORDINGS”

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Sony

Pour achever cette rubrique assez minable par manque de disques dignes de ce nom, exceptionn­ellement ce mois-ci, nous ne parlerons pas de Deep Purple. Mais une autre punition est au rendez-vous : un coffret réunissant 14 albums plus un CD de raretés du guitariste au nom de pizzaïolo, Joe Satriani, l’homme qui faisait les belles heures de feu Guitare & Claviers... Mick Jagger, toujours expert en mauvais goût dès qu’il s’agit de s’habiller ou de travailler avec d’autres gens que les Rolling Stones, l’avait embauché pour une tournée au Japon alors qu’il défendait l’un de ses multiples albums solo grotesques (il semble que désormais, il se soit calmé de ce côté-là). Satriani, quant à lui, pratiquait avec un certain succès un genre tombé en désuétude depuis les années 60, le surf, Dick Dale et Duane Eddy : la guitare instrument­ale. Le problème est qu’il avait le son ignoble des guitariste­s de l’époque : tous voulaient faire sonner leur instrument comme un orgue à force de saturation, de compressio­n, de tapping, de sweeping, de vibrating abusif, bref, de masturbing ultraviole­nt (avec, à la basse et à la batterie, les frères Bissonette, ça ne s’invente pas). A une époque, lorsqu’il avait encore des cheveux, Joe a même sorti un album nommé, carrément, “The Extremist”, pour vendre sa daube metal FM, se prenant sans doute pour Sonny Sharrock, Eugene Chadbourne ou le neuneu de Sonic Youth Thurston Moore (qui faisaient également de la daube dans un genre différent quoique tout aussi vain à sa manière, mais de manière moins convention­nelle). Voilà, c’est plein de solos qui en jettent mais qui ne riment à rien... Ce brave gars — il est gentil, en vrai — semble avoir disparu des radars. Encore un coup de Poutine.

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